dimanche 10 août 2008

Retraité cherche reconnaissance

L'Office national des Aéroports a omis de l'inscrire sur les listes de la CNSS

Retraité cherche reconnaissance

Omar Hajouane est un citoyen ordinaire. Comme tout honnête homme, il s'est dévoué à son travail jusqu'à ses soixante ans, âge de la retraite pour tout travailleur.

M. Hajouane a servi à l'Office national des aéroports de novembre 1986 à février 1998, date de son départ à la retraite, tout à fait ordinaire puisqu'il a atteint l'âge limite réglementaire. Ce qui n'est pas ordinaire, par contre, c'est que cet homme ait été privé de ses allocations de retraite. Il n'a rien perçu ces dix dernières années, l'Office ayant omis de le déclarer à la CNSS. Près de 1200 de ses collègues avaient bénéficié de leurs allocations de retraites, en retard suite aux mêmes complications dues à l'ONDA.

Pire, on joue au chat et à la souris avec lui. A soixante-dix ans, cet homme traîne toujours devant les tribunaux réclamant son dû, obtenant des décisions de justice en sa faveur, mais qui n'ont pu reçevoir un début d'application. Le jugement définitif a été prononcé le 20 juillet 1999 et notifié aux parties en conflit. Qu'est-ce qui empêche son application ? L'Office demande à M. Hajouane de déterminer lui-même le montant qu'il estime nécessaire pour compenser les dommages et se fixer par ailleurs une pension de retraite. Impasse, puisque la loi ne l'habilite pas à le faire. Le dépôt de la déclaration des salaires est strictement réservé à l'Office, qui devrait d'abord verser les droits dus à la CNSS avant que M. Hajouane n'y accède.

Pour l'aider à exécuter la décision du tribunal de première instance de Casablanca, l'huissier de justice Abdelouahed Arouya s'est déplacé à l'aéroport de Nouaceur, pour notifier la décision de justice au directeur général, ou à la personne chargée de la gestion des ressources humaines, à la décision de justice et chercher les causes de l'omission d'inscription de M. Hajouane à la CNSS, et s'il a été déclaré, se faire fournir une copie de la déclaration comprenant le montant de son allocation. Mutisme total. L'huissier affirme dans son procès-verbal que dès que le sujet a été abordé, le responsable qui l'a reçu l'a sommé de s'adresser au service juridique et contacter son supérieur hiérarchique. Celui-ci étant absent, c'est à son adjoint que s'est adressé l'huissier.
Vaine tentative, l'adjoint s'est abstenu de toute déclaration. Le même huissier avait visité l'ONDA en 1999 à cette fin, en vain. Un autre responsable leur avait exigé un délai d'une semaine, avant d’afficher sa réticence. L'entêtement de l'ONDA prendra-t-il fin un jour?

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 7 août 2008

Libellés :

jeudi 10 juillet 2008

"Zawaj", un événement aux allures de téléréalité

«Zawaj», un événement aux allures de téléréalité

La saison des mariages est entamée. Quoi de mieux qu’un bon mariage traditonnel en bonne et due forme, surtout quand on y met le paquet.Plusieurs futurs couples, surtout ceux de condition modeste, sont constamment angoissés par l’adage marocain stipulant que « pour les noces d’une nuit, il faut réfléchir un an à l’avance ».
L’association des œuvres sociales, culturelles et sportives de Derb Soltane semble adhérer à d’autres doctrines puisque, aux allures d’une émission de téléréalité, Derb Soltane à Casablanca vit depuis une quarantaine de jours un mariage collectif à l’image d’un festival. Riche en compétitions de tout genre, « Zawaj » a offert à la population locale son propre événement défouloir. Pour la cérémonie de « l’hdya » (cortège) des treize couples choisis jeudi dernier, les femmes et les enfants étaient nombreux à y assister.
Le cortège avait pour point de départ la rue Drissia, à l’endroit où il y a eu l’attentat terroriste du 10 avril 2007. Une grande charge symbolique vient envelopper l’événement, surtout que ses organisateurs le veulent coïcidant avec les 12 siècles de la constitution de l’Etat marocain, d’où la sélection initiale de douze couples. Le cortège a sillonné l’avenue Sanhaji, Derb Al-Fida, la rue de Sahat Sraghna, puis Bouchentouf en passant par la rue N° 5 de Laqriâ et 10 de Derb L’foqara, pour arriver à son terminus à Garage Allal.
« Zawaj » a reçu l’entière approbation et le financement de la région du Grand Casablanca ainsi que de la commune locale. Le montant global de l’ensemble des activités tourne autour de 2.500.000 dihrams. Le rôle des sponsors consistaient à offrir des fournitures, matelas, électroménager blanc et brun et autres produits estimés nécessaires à la bonne entame de la vie conjugale des nouveaux couples.
A rappeler que la première étape de « Zawaj » s’est déroulée du 18 au 23 mai. Le festival se voulant une image du mariage traditionnel, entamait son programme avec un concours de la lecture du Coran. Trois catégories d’âge y participaient. Le tout couronné par une soirée spirituelle le 22 mai. S’en suivirent la compétition spéciale « coiffeur et neguafa » des mariés, déroulée du 18 au 22 juin dernier. La cérémonie de jeudi dernier a été couronnée par une soirée musicale à la place Al Amal, avec la participation de Nadia Ayoub, Mesnaoua, Aïcha Tachinouit, Saïd Mouskir, Oulad Banaguida et présentée par Saïd Mouskir, le tout animé par l’infatigable Atik Benchiguer. La forte présence populaire avait repoussé la fin de la soirée jusqu’à 2h15 du matin.
Jeudi, la bibliothèque de Derb Soltane avait rendez-vous avec la lecture publique de la trilogie de Moubarak Rabiî, se rapportant entièrement sur Derb Seltan. Une cérémonie pour rendre hommage au natif de la région figurait aussi au programme. Décidément, la circonscription s’est grandement investie dans son événement personnalisé, digne d’une ville entière. La nuit d’hier a assouvi la soif des fans de L’hajja l’Hamdaouia, invitée phare à la scène Al Amal, suivie sur scène par Âbidate Errma, Chebba Daoudia et Saïd Moskir. Saïd Naciri en a fait la présentation.Le programme n’en est pas encore à son terme.
Le sujet de cette matinée du samedi vient ajouter la légitimité historique à cet événement. Dr. Abdelhadi Tazi donne aujourd’hui vers 11h une conférence-débat sur «L’évolution historique de la cérémonie du mariage au Maroc » au siège de la région du Grand Casablanca. Et ce n’est pas fini. Le même siège abritera la cérémonie finale, où chaque couple aura le droit de choisir 20 convives, 10 de chaque famille pour y assister. Les mariés seront attendus par une limousine à la sortie, et acheminés chacun vers l’hôtel pour la nuit de noces. En parallèle, la 3ème soirée de la place Al-Amal nous convie à assister à un groupe d’artistes locaux accompagnés de Mohammed El Khyari et présentés par Khalid Nizar. Une tombola permettra aux heureux gagnants de bénéficier de trois appartements. Une expérience réellement unique qui vient raviver des quartiers pauvres et touchés par plusieurs maux sociaux. Tentative courageuse mais chargée d’émotions, avec tout le réalisme et l’audace qui manquent à nos émissions de téléréalité.
Iliasse El Mesnaoui - Libération du 5 - 6 juillet 2008

Libellés :

lundi 7 juillet 2008

El Jadida, une destination du tourisme culturel et patrimonial

El Jadida, une destination du tourisme culturel et patrimonial

En été, El Jadida est une destination préférée des MRE, et un passage quasi-obligé pour les amateurs du soleil et de la mer. Mais peu viennent pour découvrir le riche patrimoine de Mazagan, ou s’enquérir de l’histoire de la ville d’El Jadida écrite en arabe, en français et en portugais, et relatée par ses vieux édifices.
La citerne du quartier portugais est la fierté d’El Jadida, le produit type de l’architecture portugaise. Elle est située en plein coeur du quartier portugais, considéré comme l’un des bâtiments clefs de l’histoire de Mazagan. Du temps des Portugais, la citerne était remplie d’eau. Elle servait de réservoir à la ville. Elle a été découverte en 1916 tout à fait par hasard par le juif marocain Ben Attar qui voulait agrandir sa boutique. On a mis trois mois pour la vider de son eau. Pour alimenter la ville, l’eau partait de canalisations, aujourd’hui bouchées.
Il y a onze marches à descendre pour y accéder. On fait couler cinq centimètres d’eau sur son sol pour refléter son plafond, ce qui accroît le charme de l’endroit. Avant, la hauteur de l’eau dans la citerne était de 2m50 qu’un trait rouge indique sur ses murs. La citerne fut bâtie en 1514 et utilisée comme salle d’armes, douze ans après que les Portugais eurent foulé le sol d’El Jadida en 1502. Elle n’est devenue réservoir qu’en 1541. C’est un bâtiment de 34 mètres carrés, parsemé de 25 colonnes. Dans sa construction se mêlent la pierre issue de Jorf Lasfar, les briques de Zemmour et la chaux du Portugal.
Un autre monument, situé à 5 km de la ville, peine à trouver la reconnaissance de ceux qu’il avait aidés, deux siècles et demi plus tôt, à libérer la ville. A cent mètre à la sortie de l’autoroute, Ribat al-Moujahidine, dit aussi « Fahs Ezzemouri » est d’une superficie avoisinant les cinq hectares. Il fut construit au 18ème siècle, durant l’embargo imposé par le sultan Mohammed Ben Abdallah sur Mazagan pour la libérer des mains des Portugais. Son rôle était d’abriter les troupes du Sultan venues de Marrakech en janvier 1759, grâce auxquels Mazagan obtint sa libération en mars de la même année. Il s’agit plutôt d’un campement militaire.
Ribat Al-Moujahidine était composé d’une mosquée et de certains monuments militaires, dont il n’en reste que les murs détruits et la porte d’entrée. L’intérieur est vaste et non construit. On suppose qu’il était investi de tentes auxquelles on recourait fréquemment à l’époque pour passer la nuit. Un passage souterrain se trouve près de la porte d’entrée. On dit qu’il était relié au phare de Sidi Mesbah pour assurer l’approvisionnement. Les murs sont d’un mélange de pisé et d’autres matériaux. Les phases de construction sont soit superposées, après une durée, soit construites en même temps. Il faudra attendre les résultats des recherches archéologiques pour le savoir.
Les archéologues justifient la facilité et la rapidité avec laquelle il s’est dégradé par le fait qu’il soit un monument léger et destiné au campement temporaire du roi. N’empêche que si ce monument avait intégré l’une des nombreuses stratégies de préservation et de restauration du patrimoine, ses remparts n’auraient pas été sous leur forme actuelle. On n’a même pas entrepris de l’entourer de clôtures, et ce pour manque de fond ! Ce n’est que récemment qu’on vient d’envoyer une requête au ministère de la Culture pour le classer monument national. Ironie du sort, le monument duquel on assiégeait les Portugais, a besoin d’être assiégé. Cette fois avec des clôtures pour en empêcher la déformation totale puis la disparition.
Peu de textes historiques font état de l’existence de ce campement. Seul l’ouvrage d’Ahmed Ben Khaled Naciri, « Kitab al istiqsaa » en fait mention. Seules quelques gravures persistent. Ce site est caché, peut-être ce fut un choix militaire qui justifiait sa position. C’est lors du tracé de l’autoroute qu’on l’a découvert. Ceci dit, c’est par hasard que le tracé de l’autoroute est passé à côté, rien n’empêchait la compagnie de le raser s'il y figurait.
Nul n’aurait garanti sa présence aujourd’hui. Ces deux monuments ne sont qu’une partie d’une large étendue de monuments et sites historiques qui pullulent dans les alentours. Seule une réelle promotion du secteur du secteur touristique, prenant en compte la grande valeur du patrimoine historique jdidi, pourra concilier tourisme et patrimoine, et relancer l’économie de toute une région.

Encadré : L’histoire de Mazagan

Les Portugais occupèrent la région, précieuse par sa valeur stratégique. Ils fondèrent la forteresse de Mazagan vers 1506. La ville elle-même fut fortifiée dès 1542, et c’est grâce à ses épaisses murailles qu’elle est devenue une citadelle redoutable.Le Maroc a essayé de la libérer pendant longtemps. Durant deux siècles, Mazagan résista aux assauts. Les Portugais ont même dû transformer le grenier en citerne pour stocker l’eau potable afin de tenir longtemps face à ces assauts (citerne portugaise). La présence portugaise prit fin en 1769, quand la ville fut libérée par Sidi Mohamed Ben Abdallah. C’est le même sultan qui a donné à la ville son nom actuel. Avant elle était appelée Mazagao. Terme portugais, lui-même puisant dans l’appelation berbère « mazighen ». Les Portugais avaient soumis la ville et non pas occupé. On leur payait une taxe pour y vivre.
Iliasse El Mesnaoui - Libération du 5 - 6 juillet 2008

Libellés :

vendredi 4 juillet 2008

El Jadida Abrite le 1er meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial

El Jadida Abrite le 1er meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial

La ville d'El Jadida a abrité, le 30 juin et le 1er juillet, le premier meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial. En collaboration avec la région Doukkala-Abda et l'Association Cité portugaise, cette rencontre était tenue sous le thème "Le classement au patrimoine mondial : reconnaissance et responsabilité".

Elle coïncide avec la commémoration du quatrième anniversaire de l'inscription de la cité portugaise (Mazagan) au patrimoine mondial de l'humanité. Par rapport à l'importance du sujet, cette première édition a connu un taux assez faible de participation (trois sur sept sites manquaient à l'appel, ainsi que plusieurs organismes invités).

Durant deux jours, les intéressés s'étaient donné rendez-vous au siège de la municipalité d'El Jadida. A l'ordre du meeting figuraient l'évaluation des avancées après le classement au patrimoine mondial, ainsi que le partage des expériences d'autres villes marocaines adhérentes au même classement (Marrakech, Fès et Kasbat Ait Ben Haddou).


La rencontre a été inaugurée lundi dernier par le secrétaire général de la préfecture d'El Jadida, le président délégué du conseil communal de la ville, l'ambassadeur du Portugal au Maroc et le représentant de l'UNESCO.

Les différentes interventions ont porté sur le rôle de la conservation dans la valorisation du patrimoine, les différences entre les conventions relatives à la conservation du patrimoine et leur exécution, en passant par l'expérience propre au comité local de la cité portugaise. Les moyens de donner une nouvelle vie au patrimoine et comment l'intégrer dans les stratégies de développement durable.

Selon Bouchaïb Belmoqadem, vice-président de la commune urbaine de la ville hôte, à El Jadida comme pour les autres sites, ce n'est pas pour rien qu'on s'était investi pour adhérer au classement mondial. L'UNESCO exige beaucoup d'efforts d'un site pour le classer. C'est un label qui est en jeu, une distinction qui consacre les efforts de valorisation.

La responsabilité de préservation du label donné incombe à la société civile et l'administration locale, ce qui a été fait par le biais d'un programme annuel de restauration.

Abu Al-Kacem Chebri, directeur du centre du patrimoine marocco-lusitanien, reproche aux intéressés de toujours parler statistiques au niveau de l'ancienne cité portugaise, en omettant de fournir l'effort de communication nécessaire. D'où la nécessité d'une étude scientifique pour quantifier la valeur ajoutée de l'adhésion du quartier au patrimoine mondial.

Les débats furent enrichis par les exposés des autres villes participantes, notamment sur la bonne gestion des revenus des sites historiques. Le professeur Mohamed Benchekroune s'étonnait à cet égard: «Il ne faut pas refuser les dons des mécènes car le budget alloué au patrimoine est très faible. Quand les dons parviennent, au lieu de trouver une étude solide et un montage financier, ils trouvent un vide».

Azzedine Karra, délégué de ministère de la Culture et George Correia, professeur portugais se sont attardés sur les spécificités patrimoniales du quartier portugais, soulignant au passage l'importance des petites actions, parfois plus importantes que les plans serrés et finis. Tout est valable pour attirer le touriste marocain, ciblede choix, qui généralement «ne dépense pas plus de deux heures à El Jadida, et la ville n'en profite pas» s'attriste M. Correia.

Dans une précédente déclaration, Mr. Belmoqadem avait annoncé que dans le cadre de l'accompagnement du grand projet touristique « Mazagan », il existe tout un programme de restauration intéressant tous les bâtiments de la cité portugaise.

La construction est interdite dans la cité portugaise, et les rachats y sont contrôlés. Mesures nécessaires pour El Jadida afin d'honorer son contrat avec l'UNESCO et de préserver son patrimoine. Le comité d'organisation a aussi organisé des visites guidées à Ribat Al-Moudjahidine et au quartier portugais.
A l'issue des réunions, la commune municipale a envoyé une recommandation au ministère de la Culture, afin de reconnaître le site «Ribat Al-Moudjahidine» patrimoine national.

Pour rappel, les fortifications portugaises de Mazagan, qui font aujourd'hui partie de la ville d'El Jadida, à 90 km au sud-ouest de Casablanca, furent édifiées comme colonie fortifiée sur la côte atlantique au début du XVIe siècle.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 3 juillet 2008

Libellés :

mercredi 2 juillet 2008

Ville nouvelle de Saïdia - Un nouvel élan pour l'économie de l'Oriental

Ville nouvelle de Saïdia - Un nouvel élan pour l'économie de l'Oriental

Les travaux avancent considérablement dans la ville nouvelle de Saïdia. La superficie de la ville nouvelle est de 700 ha, elle s'étendra sur 6,87 km de côtes. On est oeuvre au four et au moulin, pour livrer les dernières installations touristiques. Fadesa s'engage à ouvrir, dès 2009, conjointement trois hôtels en même temps que des appartements et villas, l'extension du port, la mise en service de deux des trois terrains de golf.

Les chiffres témoignent, à eux seuls, du rôle majeur que jouera cette ville dans l'économie de la région de l'Oriental. Neuf hôtels d'une capacité moyenne d'accueil de 500 chambres. Dès 2007, on a livré 486 des 3000 résidences du projet à leurs propriétaires.

Les trois terrains de golf seront irrigués par les eaux de Moulouya, les eaux seront puisées dans l'embouchure de fleuve, là où elles sont considérées saumâtres et inadéquates. Les investissements pour l'irrigation ont coûté 50 millions de Dh. Les initiateurs du projet se veulent rassurants : trois grands parcs sont au programme, en plus de la récupération d'autres parcs. Le gros du terrain (220 ha) est récupéré en zones vertes. Sur les 700 ha du projet, le ciment envahira 2,5%.

L'appartement est cédé au prix seuil de 11.000 Dhs/m2 mais l'accès aux différents services n'est pas restreint aux acheteurs, les touristes en bénéficieront aussi.

Les travaux sur le site sont répartis sur deux phases : la région avoisinante au port est finie à hauteur de 80%, et celle qui donne sur la route d'Oujda à hauteur de 30%.

La Marina est d'ores et déjà opérationnelle. Pour que Saïdia soit une destination aérienne, trois hôtels doivent ouvrir, selon Pascal Besson, responsable commercial de Fadesa Maroc. La commercialisation des appartements se fait un an à l'avance. Le prix de location des mouillages est de 15% à 30% moins cher que dans les autres ports dans un rayon de 120 km (Almeria, Malaga, Huelva ).

Son bassin est conçu de manière à accueillir des embarcations mesurant jusqu'à 50 m de long, la politique adoptée dans le port de plaisance sera la location de mouillages. L'ONEP s'occupe de la station d'épuration et prévoit de la livrer en 2009.

La marina est en cours de certification. Elle recevra la distinction ISO 14001 relative aux systèmes de management environnemental, et sera la première marina de la rive sud de la Méditerranée à être labellisée ISO 9001, relatives aux bonnes pratiques de management.
Les 804 mouillages disponibles sont actifs, de l'élargissement de la marina en découleront 550 autres, sur une superficie totale de 20000 m2. « Ce qui va nous faire jouer la Champion's League des marina », lance avec humour Pascal Bresson.

Aujourd'hui, l'état d'avancement des travaux «est en phase avec le planning», annonce pour sa part Hassan Belbachir, conseiller du président du directoire. Il en veut pour preuve qu'en 4 ans, 100% des réseaux routiers, électriques et d'assainissement sont viabilisés. Les résidences touristiques, sont à ce jour à respectivement 65 et 95% de leur taux de réalisation.

La seconde étape, celle prévue pour 2009, porte sur les travaux de viabilisation, la réalisation de 2 golfs (qui sont à 50% de leur état d'avancement), deux hôtels 4 étoiles et 1 village de vacances.

Pour pouvoir accueillir les touristes dans les meilleures conditions, L'Etat a choisi de retarder l'ouverture officielle du site jusqu'en 2009. La fin des travaux est prévue pour 2010.

Pour la main-d'oeuvre, elle est « un peu difficile à trouver » selon un chef de projet. Les ouvriers viennent dans leur majorité de Marrakech et d'Agadir.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 30 juin 2008

Libellés :

dimanche 29 juin 2008

Mawazine - Blues à Ryad

Mawazine - Blues à Ryad

Au fil des soirées, Mawazine gagne de plus en plus de terrain sur les activités quotidiennes du monde rbati. La répartition équitable par genre musical et par artiste, en plus du timing des concerts, a réuni les mélomanes chacun autour de sa scène, mais surtout, a réussi à joindre les indécis et les curieux au rang de fidèles attachés aux lieux de concert qui leurs sont proches. Les concerts se suivent et se ressemblent par leur éblouissement, le nombre d'assistance augmente.

Cette édition, en bon relais de tous les goûts, semble avoir été réfléchie de manière à toucher tous les habitants de Rabat, renversant le stéréotype voulant que le style musical soit intimement lié à la classe sociale. Le constat fut visible mardi soir: des assidus de l'harmonica et fanas du blues aux mères de familles en djellabas accompagnées de leur progéniture, la société miniaturisée était venue s'enquérir de la véracité de la bonne réputation précédant l'arrivée du groupe. Matthew Skoller et sa bande de vétérans sont venus au Maroc avec l'étiquette de l'« avant-garde d'une génération découverte et formée par les célébrités de la scène blues », il fallait en donner la preuve devant quelque trois cents personnes que la scène de Hay Ryad avait du mal à contenir.

Un grand chapeau à Matthew Skoller, actif à l'harmonica et au chant, qui n'oublie pas de saluer chaque tirade acoustique du guitariste Lurrie Bell, et réclamer de chauds applaudissements pour les swings de son claviériste. Leur musique est fondée sur l'harmonica. Leur dernier album, « These kind of blues » est un recueil de sept chansons originales, reflet du titre de l'opus, en plus de reprises des titres de Junior Parker, James Cotton et Jimmy Reed. Matthew Skoller Band pratique un blues qui s'inscrit dans la pure tradition du genre, par l'orchestration basée uniquement sur les instruments de musique sans le concours des ordinateurs ou synthétiseurs.

On a eu le temps aussi d'apprécier un groupe issu de Cologne, en Allemagne, les Schäl Sick Brass Band. Après avoir mis l'assistance devant une variété nouvelle de jazz lundi dernier sur la scène de Qamra, il était prévisible que l'impact laissé allait générer l'intérêt pour la soirée du mardi. Chose constatée de visu puisque avant même leur entrée sur scène, leur style faisait l'objet de débats savants parmi les connaisseurs présents en masse. Les Schäl Sick Brass Band sont les inventeurs de la fanfare jazzistico-ethnique. Le groupe concilie tradition des cuivres, jazz et sonorités orientales.

Le SSBB est un ensemble de cuivres, adepte de mélodies douces et de sons percutants, entre poésie persane chanté par un souffle germanique, la musique turque accompagne les accents venus d'Orient. Ils trouvent aussi des sources d'inspiration à portée de main, puisant dans le bouillonnement culturel dont l'Allemagne est si fière.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 22 mai 2008

Libellés :

Les blogueurs Marocains en conclave à Tanger

Les blogueurs Marocains en conclave à Tanger

Depuis l'entrée d'Internet au Maroc en 1995, les Marocains ne cessent de découvrir et bénéficier au jour le jour des larges opportunités qu'il leur offre en matière de diffusion et de réception de l'information.

Aujourd'hui, le Maroc compte plus de 7 millions d'internautes, dont 600.000 sont abonnés pour la quasi totalité à ADSL. Les blogs, dès leur adoption par les internautes marocains en 2005, visent à jouer un rôle complémentaire aux médias traditionnels; mieux encore, à s'ériger en tant que 5ème pouvoir. Les blogs reflètent les sociétés dans leur diversité ethnique, linguistique et socio-économique. Le phénomène des blogs au Maroc ne cesse d'attirer l'attention de par le dynamisme affiché par ses différentes composantes, l'animation du débat citoyen qu'abritent ces blogs.

Pour avoir un meilleur impact sur le public visé, Rachid Jenkari, lauréat de l'ISIC et fondateur de Maroc IT, conseille "l'adaptation des principes de l'écriture efficace à la rédaction en ligne : écrire pour sa cible suivant la loi de la proximité, hiérarchiser l'information de l'important au futile, être précis dans son angle d'attaque, en plus de l'équation SIN (signifiant, intéressant et nouveau). Le reste, le PC s'en occupe : "On lit deux fois moins vite sur écran que sur un livre, ceci aide à la concentration, en plus Internet garantit l'instantanéité, l'interactivité (son et image), la discussion en ligne..". Ainsi cet outil permettant de publier, sans connaissance technique, tout type de contenu sur Internet est en phase de devenir puissant au point de se substituer à l'écriture. "Aspirer à être un cinquième pouvoir n'est pas gagné d'avance", estime Saad Bourkadi, président de l'Union des blogeurs marocains. "Un conflit est intense entre les blogeurs arabophones et francophones, la majorité des premiers est active, par ses articles, dans la vie marocaine, tandis que les seconds ont pour la plupart tendance à s'inscrire juste pour le fun, plus personnel qu'émancipatif".

Afin de faire le point sur le phénomène, la troisième édition de l'événement « Blog Day » répondra peut-être aux aspirations des 30.000 blogeurs marocains, ce 3 mai 2008 à Tanger.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 3 mai 2008

Libellés :

Rabat-Salé : le projet de tramway va bon train

Rabat-Salé : le projet de tramway va bon train

Les affaires vont bon train pour le tramway Rabat-Salé. L'Agence pour l'aménagement de la Vallée du Bouregreg a organisé samedi dernier une conférence de presse dans un palace de Rabat pour rendre compte de l'avancement du projet. Le maire de Salé et secrétaire général de la ville de Rabat, intervient au lendemain de la signature de trois protocoles d'accord entre le Maroc et la France afférent au matériel roulant et aux infrastructures du tramway.

Lamghari Sakel, directeur général de l'agence, a rappelé les impératifs ayant conduit à la naissance du projet depuis 2003, date de la conception de l'idée, jusqu'à aujourd'hui où le taux du trafic ne cesse de croître au quotidien entre Rabat et Salé. Loubna Boutaleb, directrice du projet, a, pour sa part, mis l'accent sur le maintien des promesses tenues pour mettre en service le premier tramway dès l'automne 2010. Le temps prévu pour la fin des travaux (plateforme, construction d'un centre de maintenance, pose des rails, voirie et aménagement urbain) est de deux années. S'ensuivront la réception de la première rame et le début des essais au premier trimestre de 2010. Le choix de commencer les travaux par le centre-ville de la capitale répond à un besoin critique de déplacements des citoyens. Les lignes seront de l'ordre de quatre. La principale reliera Hay Karima (Salé) au domaine universitaire Al-Irfane en passant par l'avenue Mohammed V à Salé, le quartier des ministères, deux gares ONCF (Rabat-ville et Salé), le quartier Agdal dans un premier temps, pour atteindre, à long terme, la ville de Témara.
La deuxième desservira les quartiers de l'Océan, Yakoub Al Mansour (Rabat) et Battana (Salé). Les deux autres lignes auront pour destination Akrach et Sala Al Jadida dans la phase postérieure à 2010.

Les premiers réseaux seront longs de 17 km, entrecoupés par 32 stations en majorité sur Salé, avec parkings réservés aux usagers sur les abords. Mme Boutaleb s'est aussi étalée sur le volet sécuritaire. En plus des alarmes mises à la disposition des voyageurs et des contrôles quotidiens, des caméras de vidéosurveillance seront installées le long des trajets avec une moyenne d'une caméra tous les trois mètres.

M. Sakel a tenu, en l'occasion, à rappeler que jamais un tramway n'a été mis en marche dans l'histoire du Maroc indépendant, d'où le recours forcé à des experts étrangers et à l'ouverture d'un appel à manifestation d'intérêt pour de futurs exploitants avant la formation d'une main-d'oeuvre marocaine qualifiée. Les conventions signées la veille avec la société Alstom concernent 44 rames de 30 mètres chacune en plus d'une autre pour la maintenance du matériel roulant durant 5 ans.

M. Sakel a tenu à rassurer la population en assurant que le ticket coûtera environ 70% de ce que paie normalement un passager empruntant deux bus; ce qui est le cas pour la majorité des Slouis travaillant à Rabat. M. Sentissi, maire de la ville de Salé s'est félicité de l'avancement palpablede ce qui « n'était qu'un rêve » au départ, et a souligné le rôle fédérateur de l'Etat qui, par son financement à hauteur de 3,5 milliards de DH dédiés au réaménagement de la vallée, a « épargné aux communes des tâches impossibles ».

La dépollution du fleuve Bouregreg et la réhabilitation de la décharge de l'Oulja ont été les principaux acquis de Salé par ce biais. Le tramway n'en sera que le bienvenu puisqu'il boostera le transport et apportera une ébauche de solution aux problèmes induits par la faillite de la RATR, a-t-il noté en prenant acte du fait que la tarification ne sera pas indexée sur les fluctuations des prix du carburant. En conclusion, M. Sentissi a indiqué qu'une convention pour l'entretien et la réalisation d'espaces verts avec le concours de l'agence verra prochainement le jour, étayant les propos de Mme Boutaleb qui a rappelé « la déviation de certains tracés du tramway pour préserver certaines espèces d'arbres, et que ce qui sera déterré sera replanté».

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 21 avril 2008

Libellés :

Pension alimentaire - la solution s'impose

Pension alimentaire - la solution s'impose

Consolider les acquis procurés par le code de la famille, les développer et en établir des visions adéquates sinon futuristes et initiatrices du changement.
Tel était le but d'une journée d'étude consacrée, vendredi dernier à l'Institut Supérieur de Magistrature, par le Forum National de la Famille au thème «Pension alimentaire et caisse d'entraide sociale». Autour de cette table ronde s'est regroupé l'essentiel de la société civile et politique intéressée.

Le ministère de la Justice, par le biais de Abdelali Hafid, s'est penché sur les modalités relatives aux ressources et à la gestion de la nouvelle caisse d'entraide familiale: les cibles en sont les enfants issus du divorce et les mères défavorisées et dépourvues. Le but de la catégorisation est d'empêcher que cette caisse n'attire les usurpateurs. Qu'un mari se dérobe de «annafaka», en plus de commettre un acte criminel, fragilise le tissu social. Les conséquences désastreuses de cet appauvrissement peuvent mener parfois jusqu'au terrorisme.


Quant aux ressources et autres aspects techniques, Dr. Hafid a souligné qu'ils font l'objet d'une étude en cours visant à diagnostiquer la situation actuelle (recensement et études des cas) dans le but d'évaluer les besoins budgétaires de la caisse. Ce projet essaie de se frayer son propre chemin en cherchant des partenariats (société civile et secteur public). Ce fut l'avis partagé par Mohammed Bengharbia, conseiller social à l'ambassade de Tunisie venu relater l'expérience tunisienne de la Caisse de Garantie de pension et d'honoraires du divorce actif depuis septembre 1993, qui permet à l'Etat tunisien de répondre aux besoins des femmes démunies dont les maris rechignent à leur donner leur dû. En remplissant le formulaire à sa disposition et en fournissant la preuve du refus du mari, la divorcée obtient sa première compensation dans les 15 jours qui suivent. Plus de 8400 familles tunisiennes se sont offert les services de cette caisse, qui de plus fournit une assistance sociale complémentaire si détérioration des cas il y a, allant jusqu'à la prise en charge permanente selon la gravité de l'état, suivant la classification admise par la banque de données dont dispose cette caisse.

En bon conseiller de cour d'appel, Rachid Machqaqa a été on ne peut plus clair. Ses propos pertinents ont souligné les dissimilitudes enre le texte et son application. «On ne peut parler d'un accord final devant le tribunal de la famille, tel le cas d'un couple dont le tribunal examine toujours son cas depuis 1985 à nos jours!». Difficile de spécifier le statut financier de l'époux en l'absence d'expertises, différence des statuts financiers des couples, l'obsolescence du serment du mari devant la cour: «Pour prouver qu'il paye la pension, il suffit à l'homme de jurer devant la cour qu'il le fait. Il ne lui reste que le Hadj pour la rédemption!».

Aussi, le code de la famille prévoit-il de faire bénéficier la femme des soins médicaux. «Évitons que le mariage soit synonyme de caisse de sécurité sociale». Des précautions sont à prendre, en cerner les contours si l'on aspire à la réussite du projet.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 28 avril 2008

Libellés :

Maghrib Music Awards - l'événement made for Moroccans

Maghrib Music Awards - l'événement made for Moroccans

Pour sa deuxième édition, le Maghrib Music Awards a tenu ses promesses. Samedi dernier, dans un théâtre Mohammed V comble, neuf prix ont récompensé les meilleures performances marocaines de 2007, concluant ainsi une quinzaine de journées de votes sur Internet, où 64 nominés s'étaient disputé les faveurs des internautes.

Une dynamique interactivité s'est fait sentir entre l'assistance et les artistes, et ce dès l'entame de la soirée par Haoussa, groupe casablancais à caractère punk, révélation du Boulevard 2002 et prix coup de coeur de la soirée. Hors des désagréments habituels de la sonorisation dans des espaces clos, la prestation de Lazywall, groupe maroco-britannique de rock alternatif, était un chef-d'oeuvre, réimprégnant leur fan du même sentiment de respect qu'il avaient laissé au Boulevard de 2006. Les adeptes du rap/hip hop ont eu droit à l'une des formations phares du moment, Fez City Clan, qui dès leur entrée ont provoqué frénésie collective. Coup de pouce pour l'édition, la contribution du gros calibre du rap français Freeman « fils du dragon ».

Les prix, de l'ordre de neuf, consacraient le meilleur album, meilleur titre, meilleure vidéo, la Fusion, le Rock/Metal, le Hip Hop/Ragga, et le prix DJ, en plus du prix de la révélation de l'année et du coup de coeur. Hoba Hoba Spirit, instigateurs de la « Hayha music » et piliers de la fusion marocaine engagée reçurent 3 prix de 4 nominations : Fusion, meilleur album pour « Trabando », et meilleur titre pour « fhamathôr ». Despotism, groupe actif sur la scène marocaine du death metal, a reçu le prix Rock/Metal, DJ leo Veil élut meilleur DJ. Prestation tout aussi honorable pour les MC avec 3 prix sur neuf : Secteur 35 réaliisèrent la vidéo de l'année avec « peace wlat ghir hrof », Casa Crew meilleure bande Rap/Hip Hop, et G-nerap révélation de l'année.

Représentatif de la scène underground, d'une notoriété se confirmant au fil des éditions, le MMA, fruit du pragmatisme de trois jeunes étudiantes en 4ème année de l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication, est désormais tamponné « Incontournable ». Le foisonnement d'évènements de cette envergure ne fera que du grand bien à la diversité culturelle et encouragera la multiplicité des talents dont le royaume abonde.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 12 mai 2008

Libellés :

L'Boulevard s'approche-t-il du cul-de-sac?

L'Boulevard s'approche-t-il du cul-de-sac?

L'expérience s'est accrue au fil des éditions de L'Boulevard pour Momo et Hicham, co-fondateurs de l'évènement. Entre la première et la dixième éditions, beaucoup de données ont changé : de l'amateurisme à l'international. Ce qui a coûté 5000 DH à la FOL (Fédération des Œuvres Laïques) et rassemblé quelques dizaines de supporters en 1999 a vu sa cote grimper, les sponsors affluer, et s'est vu accrocher l'étiquette d'évènement incontournable de la nouvelle scène.

Cependant, à force de gagner en notoriété, l'édition de cette année se devait d'emboîter le pas aux précédentes. Ne peut succéder à Kreator ou Moonspell qu'un Exploited, c'est un point de gagné au niveau de la programmation, un point qui, semble-t-il, a coûté cher au BJM 2008 puisqu'à force de ne jurer que par ces leaders de punk, le public a omis les autres groupes programmés, marocains pour leur écrasante majorité (35 sur 40). L'argument brandi par plus d'un fan est que certains de ces groupes ont été un peu trop consommés cette année. Le cocktail marocain d'anniversaire n'a pas assez séduit.

A force de multiplier les parutions, des Fez City Clan, H-Kayne et Hoba Hoba Spirit se sont retrouvés face à la réticence d'un public gavé, s'attendant aussi à peu de choses des groupes naissants. Les fans de l'électro ne s'y sont pas retrouvés avec un unique DJ Daox que la majorité découvrait pour la première fois.

Pas encore de solution palpable pour les centaines de canettes de bière abandonnées aux alentours du C.O.C et qui attisent la colère du voisinage et le vacarme incessant qui accentue leur mécontentement.

L'Boulevard, dans sa course vers la diversité, s'est vu coller plusieurs stéréotypes. Un souci de plus : L'Boulevard s'est vu traiter de ruche à péchés par les islamistes. A cela s'ajoutent l'argent des sponsors qui ne coule pas à temps ou le désistement de quelques-uns, l'éternel volontariat de l'équipe organisatrice, la rude concurrence que lui impose le Festival de Musiques de Casablanca... L'Boulevard a incubé d'éminentes formations marocaines, saura-t-il aller jusqu'au bout du tunnel ?

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 23 juin 2008

Libellés :

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Pour la 13ème fois, le site historique de Chellah se livrait au même exercice difficile : mettre ses vestiges à l'épreuve face au style musical le plus prisé, le plus « culturel ». Chellah accueillait en ouverture de son festival de jazz éponyme deux pointures du jazz européen.

De Belgique, Philip Catherine, avant-gardiste de la scène européenne du jazz depuis les années soixante, étonnera avec une approche unique et un lyrisme émotionnel dans le jeu et le son. Né dans une famille de musiciens, Philip Catherine développe une oreille musicale dès son jeune âge et s'essaie à plusieurs instruments avant d'adopter la guitare dont il devient virtuose. De ses collaborations musicales, on retiendra celle avec Lou Bennett, Billy Brooks, Edgar Bateman et John Lee. Son style et son engagement musical ont été importants et d'une influence incontestable sur le jazz contemporain européen. Des titres comme «Les mythes du Brésil », « Pourquoi » et «Good morning bill » ont démontré jeudi dernier l'étendue de la créativité Philip Catherine. Il était en mesure d'enregistrer, grâce à une pédale, une partie du morceau tout en la jouant, et usant d'une étonnante dextérité, la lancer, enregistrée, pour l'accompagner par la suite, faisant l'effet de deux à trois guitares sur scène. Philip Catherine a présenté depuis le début de l'année un nouveau programme guitare solo où la beauté de ses compositions est encore plus mise en évidence.

En deuxième partie de la soirée, Wolfgan Muthspielle et le chanteur, luthiste, compositeur austro-tunisien Dhafer Youssef. Enraciné dans la tradition soufie, la musique de Dhafer Youssef s'ouvre à d'autres influences. Touchant aussi bien le jazz que l'électro ou la musique soufie, Dhafer Youssef émeut par son approche éminemment poétique. A ses côtés, et fort d'un premier triomphe sur cette même scène il y a quelques années, Wolfgang Muthspiel, dont la carrière de guitariste a pris son envol dans les années 90 aux Etats-Unis avec ses mentors Mick Goodrick et Paat Metheny, qui revient de Vienne avec ce projet unique. Le jeu de ces deux acolytes, accompagnés par l'exceptionnel batteur japonais Satochi Takeichi, n'a pas manqué d'emmener l'auditoire du Chellah dans un univers féerique et spirituel. À ce mélange de cordes et de percussions s'ajouteront les mélodies de la flûte de Said Nouiar dont le jeu empreint de modernité et de tradition donna à cette fin de soirée un air enchanteur.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 14 juin 2008

Libellés :

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Pour la 13ème fois, le site historique de Chellah se livrait au même exercice difficile : mettre ses vestiges à l'épreuve face au style musical le plus prisé, le plus « culturel ». Chellah accueillait en ouverture de son festival de jazz éponyme deux pointures du jazz européen.

De Belgique, Philip Catherine, avant-gardiste de la scène européenne du jazz depuis les années soixante, étonnera avec une approche unique et un lyrisme émotionnel dans le jeu et le son. Né dans une famille de musiciens, Philip Catherine développe une oreille musicale dès son jeune âge et s'essaie à plusieurs instruments avant d'adopter la guitare dont il devient virtuose. De ses collaborations musicales, on retiendra celle avec Lou Bennett, Billy Brooks, Edgar Bateman et John Lee. Son style et son engagement musical ont été importants et d'une influence incontestable sur le jazz contemporain européen. Des titres comme «Les mythes du Brésil », « Pourquoi » et «Good morning bill » ont démontré jeudi dernier l'étendue de la créativité Philip Catherine. Il était en mesure d'enregistrer, grâce à une pédale, une partie du morceau tout en la jouant, et usant d'une étonnante dextérité, la lancer, enregistrée, pour l'accompagner par la suite, faisant l'effet de deux à trois guitares sur scène. Philip Catherine a présenté depuis le début de l'année un nouveau programme guitare solo où la beauté de ses compositions est encore plus mise en évidence.

En deuxième partie de la soirée, Wolfgan Muthspielle et le chanteur, luthiste, compositeur austro-tunisien Dhafer Youssef. Enraciné dans la tradition soufie, la musique de Dhafer Youssef s'ouvre à d'autres influences. Touchant aussi bien le jazz que l'électro ou la musique soufie, Dhafer Youssef émeut par son approche éminemment poétique. A ses côtés, et fort d'un premier triomphe sur cette même scène il y a quelques années, Wolfgang Muthspiel, dont la carrière de guitariste a pris son envol dans les années 90 aux Etats-Unis avec ses mentors Mick Goodrick et Paat Metheny, qui revient de Vienne avec ce projet unique. Le jeu de ces deux acolytes, accompagnés par l'exceptionnel batteur japonais Satochi Takeichi, n'a pas manqué d'emmener l'auditoire du Chellah dans un univers féerique et spirituel. À ce mélange de cordes et de percussions s'ajouteront les mélodies de la flûte de Said Nouiar dont le jeu empreint de modernité et de tradition donna à cette fin de soirée un air enchanteur.

Libellés :

Mawazine: Jazz et Reggae vous saluent

Mawazine: Jazz et Reggae vous saluent

Ni la nuit, ni le froid, pas même l'éloignement de la scène Bouregreg, n'ont empêché vendredi dernier les centaines de personnes, tous âges confondus, de décaler leurs priorités et de venir assister en ouverture de Mawazine, à l'une des plus magiques prestations de Jazz.

Sans exagération, le concert de George Benson est un véritable tournant dans l'histoire de ce festival, qui accueille pour la première fois une si prestigieuse tête d'affiche. George éclaira, réchauffa et rapprocha les Marocains entre eux par des morceaux qui avaient bercé leur jeunesse. A 65 ans, l'artiste foule pour la première fois le sol marocain, concrétisant les rêves des fans, tous munis de caméras, appareils photos et magnétophones pour immortaliser le moment. La légende du Jazz-Funk est née en 1943 à Pittsburg en Pennsylvanie. Dès 8 ans il commença à jouer dans des clubs. C'est dans les années 60 que sa carrière se dessina, avec un style populaire et raffiné, mâtiné de soul, de groove et de funk. «Breezin», «In Flight», ses albums de la moitié des années 70 ont fait de lui un incontournable. Il n'a pas manqué de rappeler aux Marocains ses années de gloire avec «give me the night» La nuit était sienne. Même la pluie, invitée surprise de cette fin de soirée, n'as pas réussi à déloger l'assistance avant le riff final.

Le lendemain, la scène de Qamra, nouveauté du festival, accueillait pour sa première soirée un autre calibre lourd, icône du reggae, et fils du fondateur du mouvement. Ziggy Marley, de son vrai nom David Marley, «heureux d'être en Afrique» lors de la conférence de presse matinale. Il ne s'est pas ménagé devant un espace archi-comble. Deux heures de musique engagée, entre ses propres chansons et les morceaux anthologiques du père, Ziggy a offert le parfait concert. L'enfant terrible du reggae est né en 1968 à Kingtson, en Jamaïque. Il est le fils aîné de Bob Marley. C'est à 17 ans qu'il sort son premier album «play the gameright» en compagnie des Melody Makers dans laquelle jouent ses frères et soeurs. Cinq albums s'en suivirent: «Hey World», «Conscious Party», «One Bright Day», «Jahmeyka» et «Joy and Blues». Parallèlement, Ziggy monte le "Ghetto Youth United", sa formation actuelle avec laquelle il a remporté le Grammy award du meilleur album reggae avec «Love is my Religion», dont les pistes ont ravivé la nostalgie des Marocains aux beaux jours du reggae.

Ceux qui ont fait le déplacement de Casablanca, Marrakech, Fès ou encore Tanger en ont eu pour leurs attentes, et quoi de plus si on écoute «No Woman No Cry» et «Redemption Song» de la bouche même du fils, la même voix que le père. Tee shirts, étendards, banderoles, tout était imprégné du vert, rouge et jaune même que dans un élan d'enthousiasme, un spectateur alluma une bombe fumigène rouge. Bob Marley n'était pas loin, présent dans les esprits. Ziggy est resté fidèle à son père sur plusieurs points, ce n'est pas pour autant qu'il en est la copie conforme. Il s'est frayé son chemin avec un style propre, une touche distincte, un engagement sans faille, sur la route de l'immortalité. Entrée en force de cette 7ème édition de Mawazine. Chacune des neuf scènes s'est spécialisée dans un ou plusieurs styles musicaux pour faciliter la charge aux adeptes. Une nuance de Jazz et de Tsigane empreintle programme de cette année. Al Di Meola, Dee Dee Bridgewater, Goran Bregovic, Juanès, Whitney Houston, l'édition a rempli ses engagements sur le plan de la programmation. C'est au tour du public de remplir les siens: profiter au maximum de la bonne musique.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 19 mai 2008

Libellés :

Le Jazz, invité de marque à Chellah

Le Jazz, invité de marque à Chellah

L'air du jazz continue à souffler sur Chellah. Un vent capable d'immortaliser les mélodies jouées et de les enfermer dans cet espace, fusionnant la musique aux remparts. Cela dure depuis 13 éditions déjà et n'a pas de raison de cesser. Vendredi, les Polonais de Pink Freud avaient leur mot à dire, ou plutôt leurs rythmes à inscrire dans l'espace qui abritait l'événement aussi bien que dans la mémoire de l'assistance.

Parti de l'exploration de nouveaux espaces d'improvisation, ce jeune groupe de Gdansk adopte un style où se mélangent jazz, rock, et folk. Empreinte de fraîcheur, sa musique est saluée par tous les spécialistes qui l'ont baptisée « trance-jazz-dance ». Sur scène, Pink Freud a emmené l'audience dans un voyage libérateur des émotions.

Le jazz, élaboré à ses débuts par les Noirs américains trouvait sa continuité en Europe. Venu des Pays-Bas, State of Monc, révélation du jazz ces dernières années et digne représentant du nouveau mouvement hollandais « nu-jazz », veut porter le jazz vers des styles nouveaux. L'électro-jazz accompagné d'instruments acoustiques donne un résultat d'une simplicité presque trompeuse. State of Monc élève le son à un tout nouveau modèle.

Le Maroc était à l'honneur en fin de soirée, avec Ahmed Cherkani et Abdallah Alaoui. Le premier a baigné jeune dans la musique andalouse et a été lauréat du premier prix de violon arabe et classique. De son passage en soliste au sein de l'orchestre de Fès, il a développé une bonne maîtrise de son instrument. Le second, percussionniste à la technique insolite, a travaillé son style au sein de l'orchestre national de Rabat avant de se lancer dans différentes aventures musicales sur scène au Maroc et à l'étranger.

Samedi, le jazz a repris de plus belle avec le duo suédo-roumain Florin Nicolescu et Andreas Florin Nicolescu. En bon mélange des genres, le jazz a donné sa bénédiction à cette combinaison. Nicolescu est un virtuose du violon dont le jeu a conservé toute la flamme de sa Roumanie natale.

Installé à Paris, il compte de nombreuses collaborations avec les plus grands noms de la musique au monde. Andreas Oberg, lui, est lauréat du Armstrong Award et du Gevalia Award. Il s'est distingué par son jeu de guitare qui en fait un digne représentant du jazz suédois. Et la France de la diversité? Plusieurs rencontres ce soir: celle de deux instruments issus de la même sève, le balafon et le vibraphone. Celle de de Lansiné Kouyaté, musicien virtuose issu d'une grande famille malienne et de David Neerman, musicien improvisateur touche-à-tout et enfin, le Maroc et la France sur scène : celle de ces deux rencontres avec Hassan Boussou et sa troupe gnaoua. Lansiné Kouayté a travaillé avec les plus grandes voix de la musique africaine (Baaba Maal, Salif Keita ) et David Neerman, auteur compositeur de génie confronte son instrument à différents styles.

Elevé aux préceptes de l'art gnaoua par feu Hmida Boussou, maître incontesté de cette musique, Hassan parfait sa formation musicale en Europe où il a appris à mélanger son style à celui de plusieurs styles occidentaux. Le répertoire traditionnel reste sa source première d'inspiration et les rencontres musicales, sa spécialité. Parmi ceux qui étaient au rendez-vous ce jour-là, s'efforçant de discerner le cri des instruments tous azimuts, tous seraient unanimement d'accord que «sans le jazz, la vie serait une erreur ».

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 17 juin 2008

Le BESM fête son 75ème anniversaire

Le BESM fête son 75ème anniversaire

Sous le signe de la pérennité, le doyen des publications marocaines a soufflé jeudi dernier sa 75ème bougie. Pour l'occasion, ses mentors étaient réunis pour fêter l'évènement au siège de la CDG à Rabat.

Depuis son lancement en 1933, le Bulletin économique et social du Maroc a établi sa notoriété sur la contribution d'une communauté savante consacrée à la publication d'études économiques, sociales et statistiques. Il a fourni à trois générations de lecteurs une documentation précieuse sur le Maroc, et qui plus est une référence dans le pays et à l'étranger. Consécration double car 24h avant l'évènement, Abdelkébir Khatibi, directeur de la rédaction du BESM, a reçu le « Prix international pour l'Europe et la Méditerranée » pour la littérature, prix offert par la ville et la région de Rome.

Lors des interventions, la fierté du travail accompli et l'optimisme présidaient en force. M. Khatibi, récemment grand prix de littérature décerné par « la Société des gens de lettres » de Paris en plus de sa consécration à Rome, a cité Paul Pascon, Lîmani Abdellatif, Nasser Fassi Fihri, Mohammed Lahbabi et autres noms émérites parmi la première génération de la rédaction du BESM. Fathallah Ouallalou, de la deuxième génération ayant pris le bateau de la publication alors qu'il était président de l'UNEM, rappela les sujets d'envergure auxquels s'attaquait le bulletin, et son rôle proéminent dans la genèse de l'économie coloniale. Avec la parution de son 100ème numéro en 1963, il constituait une référence incontournable en l'absence de professeurs chercheurs dans les facultés.

Dans ces années où l'accès à la vie politique était interdit dans le pays, Fathallah Ouallalou fit son entrée au BESM en s'attaquant à la marocanisation, sujet-phare de l'année 1963. Ce « socle de l'information et de la communication entre chercheurs », selon Taïeb Ben Cheikh, doit être plus médiatisé et se faire connaître du grand public. Alors qu'il commençait comme assistant de rédaction au bulletin, « les index des thèses de l'époque étaient massivement tamponnés du BESM comme référence », souligne M. Noureddine El Aoufi, économiste et professeur d'université. La majorité des étudiants s'inspiraient de la démarchie suivie dans la rédaction des articles du bulletin. Un rebond du BESM accompagnera le retour à la publication des thèses de doctorat, système récemment adopté, en l'absence d'une réelle communauté scientifique dans les sciences humaines et sociales. Abdellah Herzenni délivra les clefs de la pérennité de l'ouvrage : Qualité des analyses, pluridisciplinarité et libéralisme ou prise de parole responsable. « Pour une publication qui s'est détachée de la tradition orale de l'époque, la pérenniser est une responsabilité collective ». Mohammed Khachani lançait par ses mots la balle dans les camps des générations futures. Le BESM a connu plusieurs reprises après diverses interruptions qui n'ont guère altéré la qualité et la réputation de la publication. D'ailleurs et pour son 75ème anniversaire, elle renaît après quatre années d'inactivité.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 24 juin 2008

Libellés :

Le Raï réinvestit Oujda

Le Raï réinvestit Oujda

Cinq jours. Telle sera la durée du Festival international du raï de Oujda prévu cet été. Cette deuxième édition se déroulera du 22 au 26 juillet 2008. L'Association Oujda arts, initiatrice de l'événement, s'est fixé un défi : atteindre 500.000 spectateurs, soit 150.000 de plus que l'année précédente.

Pour réaliser ses objectifs, le Festival a été supplémenté de deux jours. C'est le temps nécessaire à cinquante artistes de différents horizons pour se produire. Le Festival d'Oujda passe au turbo pour suivre la cadence des festivals majeurs au Maroc. La programmation de cette année est alléchante : Alpha Blondy, David Vendetta, Mory Kante, Sinik, Saïd Mouskir, Chaba Zehouania, Booba, Reda Taliani, Cheb Bilal, 113, Hamid Bouchnak et bien d'autres feront vibrer la ville. De par la valeur de ces artistes, l'événement compte dépasser les limites du raï en testant les combinaisons possibles avec d'autres styles (l'exemple en est le duo prévu de Bilal et Sinik).

Alpha Blondy, de son vrai nom Saydou, est l'invité-phare de cette édition. Plus qu'un chanteur, la musique de cet Ivoirien est imbibée de l'esprit de lutte engagée. Il prône la World Music comme champ d'expression, et ce pour que le monde écoute les souffrances de ses compatriotes, déchirés par la guerre civile. David Vendetta, représentant en pharmacie à ses débuts, a tout plaqué en 2002 pour devenir DJ. Ce Français est un exemple de persévérance; sa passion pour le techno a déchainé sa créativité. Chez les frères Bouchnak, la chanson était avant tout une affaire familiale. A commencer par le père Benyounès, dit ” Afandi “, un musicien très célèbre dans le milieu de la musique arabo-andalouse, version gharnatie. Benyounès a inculqué à ses enfants l'amour du gharnati et c'est tout naturellement qu'on en retrouve les traces dans leur répertoire.

Le Festival a un nouveau directeur. C'est le multidisciplinaire Younès Mégri. Ce natif d' Oujda travaille sur tous les fronts de l'art. Acteur, musicien et compositeur, ses talents ajouteront un plus à la direction. Il a déclaré, lors d'une conférence de presse à l'Hôtel Atlas d’Oujda, être fier de se voir attribuer la direction du Festival de « cette ville où j'ai égrené mes premières notes de musique ». Il sera assisté dans sa mission par le compositeur Mohammed Aydoun. Les organisateurs ont clairement affiché leur volonté: pour faire réussir une telle manifestation, rien ne vaut le recours aux artistes reconnus.

Jeudi dernier, le départ de la caravane du Festival a été donné par Mohamed Ibrahimi, wali de la région de l'Oriental. Cinq véhicules parcourront le Maroc pour faire connaître le Festival et promouvoir sa programmation.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 28/29 Juin 2008

Libellés :

vendredi 27 juin 2008

Mawazine joue la diversité culturelle

Mawazine joue la diversité culturelle

Quelle relation peut-il y avoir entre les rythmes festifs du folklore mariachi issu du Mexique, la musique engagée brassée d’humour issue du Congo, et la fusion des rythmes modernes comme la rumba avec les traditionnels mandingues maliens? Dimanche dernier, ces composantes s'étaient réunies le temps d'un concert sur la scène Hay Ryad. Mariachis Real De Oro, Zao et les Super Rail Band illustraient toute la diversité du programme de cette année.

Vers 17h, c'était au tour des habitants du quartier Akkari de sortir partager les réjouissances avec ces propagateurs de bien-être munis d'armes de joie massive. Pour leur seconde prestation de la soirée à Hay Ryad. Tout en démontrant que "fatigue" est un vocable étrange au Mexique, une kyrielle de rythmes mariachis assaisonnait l'engouement du public venu nombreux. La bonne impression laissée par Real de Oro ne risque pas de s'estomper rapidement.

Le Super Rail Band est une des plus anciennes formations du continent, Ses 38 ans d’existence n’ont d’égale que la renommée internationale dont ils jouissent. Leurs deux albums «Djougouya» et «Mansa» les ont lancés aux premières loges de la World Music. Le public a eu droit aux guitares acides en contrepoint de cuivres berceurs et à la guitare solo de Djelimady Tounkara qui a pratiqué, comme toujours, des merveilles de précision liquide, signature de leur dernier album «Kongo Sigui», résonnant aux antipodes de Hay Ryad tel un appel à la fête.La «découverte RFI» de 1982 n’est plus à présenter. Zao conjuge les tourments sociaux de l’Afrique à l’humour et la gaîté en signe d’espoir. Aux airs de ses titres percutants «Corbillard» et «Apartheid», la communauté africaine à Rabat partageait ses danses avec l’assistance, métamorphosant la place en lieu de melting-pot. Le temps d’un concert, Hay Ryad est devenu une petite Afrique à grande charge symbolique.

Les autres scènes «vécurent» les mêmes sensations. Les cadences raï rock maghrébines de L’Orchestre National de Barbès succédèrent au rap traditionnel Des Fnaïrs et au Flow de H-Kayne à Qamra. La Place Moulay Hassan faisait place au trio marocain Nezha Chaâbaoui, Rachida Talal et Nadia Ayoub. Les notes du Cubain Los Van Van trempaient dans le Bouregreg tandis que Hay Nahda tentait d’accompagner mot par mot les chansons de Nancy Ajram.

Entre-temps et jusqu'à la fin de la durée du festival, deux expositions sont prévues en marge des festivités. "La peinture à jamais" ou résurrection des toiles, tenant tête à l'hégémonie de l'art contemporain. Cinq jeunes artistes marocains y convient les visiteurs de la Galerie Mohamed El Fassi à se rallier à la cause. L'art de la photo n'est pas en reste : la Villa des Arts gratifie la ville hôte d'une ostentation photographique. Rabat se soumet à l'objectif de Michel Nachef. Ses Clichés, des années 1970 pour leur majorité, immortalisent la féerie des ruelles comme des monuments de la ville. "Regard sur Rabat" reste le complément d'information aux invités de la capitale venus étancher leur soif de culture, chose valable aussi pour raviver l'attachement des Rbatis à leur patrimoine. Histoire de commémorer l'histoire, et d'apprécier le présent.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du mardi 20 Mai 2008

Libellés :

La sécheresse sévit à Tafraout

La rareté de l'eau s'est hissée au premier rang des contraintes de la région

La sécheresse sévit, Tafraout subit


Quelle que soit la direction où l'on tourne la tête, le même paysage persiste. Ici, à Tafraout, la plantation se fait rare. La verdure d'antan, sous la contrainte de quatre années successives de sécheresse, a dû laisser la place aux granules de sable luisant sous un pérenne soleil de plomb. L'amandier, principale plantation de la région à hauteur de 72 % du sol arboricole, souffre de l'inclémence du ciel. Le volume des précipitations de la région était de 80 mm l'année dernière, et depuis le début de cette année, le sol de Tafraout n'a eu droit qu'à la moitié de ce chiffre.

Dans les villages où le puits reste la conduite principale d'accès à l'eau, la nappe phréatique a accusé des déficits importants. Déjà difficile d'atteinte, la consommation accrue et non rationalisée des ménages et de certaines pelouses l'épuise, même qu'elle remplit de son eau certaines piscines privées ! La rareté de l'eau était au coeur des débats de l'assemblée générale de l'Association des producteurs-exportateurs de fruits et légumes (Apefel), tenue à Agadir le 8 mai dernier. Le barrage Youssef Ben Tachfine (Tiznit) ne peut offrir d'eau aux exploitations de toute la région. C'est que les apports enregistrés au niveau de ce barrage n'ont même pas atteint 10 millions de m3 alors que les besoins en eau des exploitations de la zone sont estimés à 80 millions. La région de Tafraout en supporte les répercussions de plein fouet. A Doutemanroute, Tarswat, Ikhrzen, Tioudit et ImOugadir entre autres, le robinet coule à peine pendant un quart d'heure par jour.

Le tissu associatif fournit des efforts louables pour sortir la région de Tafraout de sa pénurie. L'Association Idianne pour le développement et la coopération en apporte l'exemple. En 2002, son projet en association avec la commune rurale de Khmiss Aït Ouafka et avec le ministère de l'Equipement vise l'approvisionnement groupé en eau potable de ces régions rurales. Travaux qui s'étaient soldés par l'étude générale de production et de distribution d'eau, édification d'un château d'eau, construction d'une station de pompage avec la tuyauterie nécessaire, achat de branchements et de fournitures particulières pour compteurs à domicile, etc. Travaux grâce auxquels 40 ménages ont pu avoir accès à l'eau potable. La Fédération des Associations de Sidi Ahmed Oumoussa en partenariat avec le géant associatif canadien Oxfam et CRS lui emboîte le pas en gérant actuellement un projet d'alimentation de huit douars en eau courante en permanence, soit 4000 bénéficiaires, l'équivalent de 800 foyers. L'an dernier, un budget a été alloué à la province pour l'acquisition de citernes d'eau d'une capacité de trois tonnes renouvelable, livrées gratuitement mais apparemment un bon nombre de maisons furent omises de service, en plus de quelques perturbations au niveau du timing des actions. « L'attente d'être servi peut aller jusqu'à deux mois, c'est aberrant » se révolte un villageois qui en a déjà connu le supplice.

Aujourd'hui, les actions de désenclavement continuent mais en faible intensité. La population locale se met au racolage racolage et à l'entraide dans le but d'améliorer ses conditions de vie. Personne intérêt à rester les bras croisés, vu que les prévisions météorologiques nous annoncent, et jusqu'au 8 juillet prochain, une moyenne de 35 degrés de température, la même canicule sévissant à Tafraout depuis déjà plusieurs années.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 26 juin 2008

Interview avec Ahmed Aydoun

Entretien avec Ahmed Aydoun

"Il ne faut pas coller le satanisme sur le dos du rock"


En plus d'avoir présidé le jury de Génération Mawazine depuis ses débuts, Ahmed Aydoun est un compositeur et musicologue de renommée internationale. Lors de cet entretien, il donne son avis sur le rock, musique de prédilection d'une bonne partie de la jeunesse marocaine afin de dissiper plusieurs incompréhensions et stéréotypes qui tournent autour de ce mouvement.

Libé : Qu'est-ce que le rock pour vous?

Ahmed Aydoun : Le rock c'est tout un monde, il a changé de physionomie et est passé par plusieurs phases. Ce qu'on appelait rock dans les années cinquante n'est pas le même que celui des années soixante, soixante-dix ou maintenant. Surtout que le mot «rock» a foisonné et donné de multiples styles. Ce qui est sûr, c'est sa naissance aux Etats-Unis dans les années cinquante sous la forme de récupération de styles plus anciens, notamment le country, quelques aspects du jazz, la chanson de variétés en vogue dans les années quarante.
Le rock était porté vers la jeunesse par le rythme, par la façon de jouer avec certains instruments. Généralement le rythme est carré, à quatre temps. On se rappelle les grands artistes de l'époque comme Fats Domino et Jerry Lewis, avant que le «bussines show» ne récupère l'icône de cette forme d'expression musicale, Elvis Presley. Le rock and roll a été popularisé par sa pensée. Les gens qui le dansaient étaient appréciés et bien vus et animaient des soirées.

Libé : Est-il correct de dire que le rock est la pierre angulaire de l'essor des genres de musique Métal?

Ahmed Aydoun : Un premier passage à vide s'est opéré avec l'arrivée de la pop music, genre Beatles. Curieusement, les Rolling Stones, leurs rivaux de l'époque, étaient taxés de «rock revival», le nouveau rock. De là leur style côtoyait d'autres genres comme le blues funky de James Brown et autres musiques progressives, de là à absorber d'autres styles et muter, vers la fin des années soixante-dix, en hard rock basé sur la virtuosité du guitariste. Le mouvement est devenu plus entreprenant en matière d'innovation et de décibels. La variante du rock essentiel, plus choquante et stimulante, a pris l'appellation de «metal rock».

Libé : Qu'en est-il actuellement?

Ahmed Aydoun : Alors que le rap/hip-hop penche vers la musique préenregistrée accordant du crédit aux paroles, le rock est resté essentiellement instrumental avec des paroles simples, on lui reproche de ne pas aborder des sujets sérieux comme la politique. Mais n'oublions pas que le texte est là plus pour accompagner la musique, davantage pour lui donner une sonorité qu'une explication. Là on reste dans le général, car il est difficile d'entamer les détails, discuter style par style. Chaque style a sa composante musicale, sa composante lyrique et compositionnelle.
La manière dont on travaille les solos de guitare, la rythmique, préférer une grosse caisse à une double grosse caisse, jouer sur pédales, etc. rentre dans la case «composante musicale». Des genres ont dérivé de ces pratiques, et c'est ainsi qu'on s'est retrouvé par la suite devant un foisonnement incroyable de styles qui se réclament rock, mais sont en réalité autre chose.

Libé : Comment ça?

Ahmed Aydoun : La tendance générale fait que les styles sont tellement nombreux, que le journaliste, et non le critique, a tendance à les nommer aléatoirement et d'une façon peu scientifique. Commercialement ça passe. Si le rock a changé, le rocker est resté le même. C'est le musicien ou chanteur qui va au-devant de la scène, harangue la foule, ne se prive de rien pour attirer l'attention. Peu importe que sa voix soit gutturale, forte ou fluette, l'essentiel reste de se mettre en valeur en tant que star.

Libé : Comment les Marocains ont-ils reçu le mouvement?

Ahmed Aydoun : Le rock a fait son entrée au Maroc à partir des années soixante. Les groupes d'alors ne se formaient que dans des occasions spéciales. Les jeunes se regroupaient soit pour animer des soirées entres copains, soit pour se préparer aux soirées de fin d'année, et c'est la fin du groupe. Actuellement, c'est vers 2001 et 2002 qu'on a commencé à parler de «nouvelle scène».
Des formations marocaines ont vu le jour depuis, certes en petit nombre par rapport au autres notamment de hip-hop pour la simple raison que le matériel est coûteux, les guitares électriques de qualité sont très chères et ne sont même pas disponibles sur le marché, les batteries aussi.Ca va même plus loin. Car même si on assure les instruments, où va-t-on répéter? Dans d'autres pays il y a des hangars, des parties réservées par les municipalités pour les jeunes, où même les instruments sont à leur disposition. Si on ne fournit pas des espaces semblables au Maroc, le rock ne se développera et restera au stade embryonnaire.

Libé : Mais nos musiciens, ont-ils réellement un potentiel?

Ahmed Aydoun : Je vais vous dire une chose. Nous avons des batteurs de qualité. Musicalement, ce que je reproche aux groupes marocains est le manque de bons guitaristes qui peuvent non seulement reproduire mais ausscréer. La créativité ne tombe pas du ciel, c'est des heures et des jours, des années mêmes d'entraînement, avec bien sûr le matériel adéquat. C'est comme ça que l'on peut progresser.

Libé : Entre rock, métal et satanisme, la confusion règne. D'où vient ce malentendu?

Ahmed Aydoun : Il se peut que sur les multiples tendances du rock, qu'il y ait quelques-unes qui soient outrageantes. On a vu que le rock et le métal, parents, ont parfois, des messages qui cherchent à choquer. On sait comment les premiers rockers étaient contre le pouvoir établi, contre l'église et ils essayaient de mettre en valeur ce message. Quand on déclare qu'on est contre l'église en Europe ou en Amérique, le message à passer est son antithèse, l'anté-christ, le Diable Au lieu de la douceur, la charité, et les autres valeurs, on met la violence en valeur sur scène, un message contre un état de fait lié à un espace et à un temps précis. Prenons l'exemple de la déformation d'un symbole, comme une croix renversée. Cette forme de contestation prévaut dans les sociétés européennes.
A transposer cet exemple dans une autre société, on reprend le signe sans la charge de contestation, question de frimer, de se distinguer, en dehors du contexte initial sans chercher dans les détails. Satanisme, pas tellement. Le satanisme s'est développé dans certains pays arabe notamment en Egypte où des groupes ont été pris en flagrant délit.
Ici, peut-être qu'il y a des satanistes, mais de là à coller ça au rock, non. Comme je l'ai dis, le rock est une palette de styles à une échelle croissante du plus soft au plus hard. Evitons de condamner un mouvement entier pour un écart bien isolé.

Propos recueillis par Iliasse El Mesnaoui - Libération du 27 Mai 2008

Libellés :

Interview avec Amazigh Kateb

Entretien avec Amzigh Kateb

“le public s’est habitué à des artistes carriéristes”

Amazigh Kateb, ex-leader du groupe mythique Gnawa Diffusion, membre actuel de Desert Rebel, est un artiste hors pair. A l’occasion du 10ème anniversaire du Festival L’Boulevard, il préside une résidence artistique basée sur l’improvisation et le métissage entre différentes cultures.

Libé : La dispersion de votre premier groupe «Gnawa Diffusion» a choqué beaucoup de vos admirateurs marocains. Pourriez-vous nous dire plus sur cette séparation?

Amazigh Kateb : Rien de spécial. On avait déjà décidé d’arrêter depuis un moment parce qu’on avait tous des projets. Personnellement, j’ai des projets que je suis en train de préparer pour l’année prochaine inchallah. Donc, il fallait que j’arrête «Gnawa diff» pour passer à autre chose dans ma tête, et puis aussi parce que je pense que le public en général s’est habitué à des artistes carriéristes. Des artistes qui tiennent à leur carrière et qui pensent que s’ils ne font pas carrière, ils ne vont pas pouvoir vivre. Pour moi, c’est tout à fait le contraire. Je pense qu’un artiste ne doit pas s’éterniser dans une carrière. Il ne faut pas trop s’accrocher à un nom. Sinon on devient esclave de sa propre liberté. Et aussi, on a arrêté « Gnawa Diff » parce que l’artiste doit prendre des risques. Il ne faut pas qu’il se contente d’être à l’aise et qu’il se dise : j’ai mon public, mon groupe... Il faut surtout qu’il continue à se chercher.

Libé: Apparemment, vous avez trouvé votre liberté dans cette nouvelle formation ?

Amazigh Kateb : Cette formation est ponctuelle. Ce n’est pas du tout ma nouvelle formation. Dans mon nouveau groupe, on est quatre. Il y a juste guembri, mandole, voix, DJ et percussions. C’est vraiment très minimaliste. «Résidence L’Boulevard» est un groupe comme son nom l’indique pour une résidence entre artistes. On a travaillé pendant dix jours et la prestation lors de la clôture de cette édition du Boulevard en est le fruit. On ne sait pas encore si on va rejouer ou pas. On ne sait pas encore s’il va y avoir d’autres périodes de répétition pour nous. En tout cas, c’est une expérience unique.

Libé: Pensez-vous que les groupes marocains de fusion peuvent prétendre au titre d’incontournables sur la scène internationale?

Amazigh Kateb : Oui, il y a un gros potentiel artistique, après une histoire de chance, de parcours, de choix, de données… En tout cas, c’est clair que de tous les phénomènes qui peuvent se passer au Maghreb, le Maroc et la Tunisie sont en tête de l’organisation de festivals. En Algérie, par exemple, il y a très peu de festivals. Ici, quand même, je trouve qu’il y a de plus en plus d’occasions pour les musiciens de jouer, de se confronter les uns aux autres, de faire les mêmes scènes, de maîtriser ce que c’est qu’un problème technique, à titre d’exemple. Ce sont des choses importantes qu’ils ne peuvent pas apprendre théoriquement. C’est la bonne route.

Libé : Votre père fut un grand écrivain, vous êtes un grand artiste. Qu’espérez-vous pour votre fils?

Amazigh Kateb : Pour l’instant, je n’ai pas de fils mais en tout cas si j’en conçois un, j’aspire à ce qu’il fasse son propre chemin dans la vie.

Propos recueillis par Iliasse El Mesnaoui - Libération du 27 juin 2008

Libellés :

L'AMDH présente son rapport annuel

L'Association marocaine des droits de l'Homme a tenu hier, dans son siège à Rabat, une conférence de presse pour présenter son rapport annuel au titre de l'année 2007. Le rapport vise à statuer sur l'état des droits de l'Homme au Maroc; il englobe les atteintes à ces droits que l'AMDH a pu traiter l'année dernière. Lors de ce point de presse, Khadija Raïdi et Abdelhamid Amine ont débattu aux côtés d'autres militants de ces atteintes. Sur le plan des droits civils et politiques, l'AMDH a relevé quelques atteintes à la liberté d'opinion, d'expression, et de manifestation, et aux poursuites de la presse devant la justice, phénomène étranger à la liberté d'expression dont le dernier aspect est le cas d’Al-Jarida Al-Oula. L'interdiction des conférences et des marches pacifiques touchent à la sécurité personnelle des manifestants. Deux cas de mort sous la torture ont été relevés selon Mme Raïdi, ajoutant que ces cas n'ont généralement pas eu de suite faute d'une culture de droit et des pressions exercées sur les familles des victimes.Le rapport souligne que la torture et les pressions sont manifestes dans les postes de police, même si le Maroc est signataire de la Convention internationale contre la torture. Les cas d'enlèvement sont au nombre de 7. Des cas relevés par le passé sont apparus après une période de détention dans des lieux secrets et sans prévenir les familles des disparus. Sur le plan des atteintes aux droits économiques et culturels, la hausse des prix, le recul sur les avancées réalisées au niveau de la gratuité des services et l'abandon de la qualité de l’enseignement public ont été des éléments-phares du débat, en plus de l'absence d'une protection sanitaire pour tous. Le secteur du travail connaît son lot de déficit d’emploi et de violations: non-respect du code de travail et impunité des patrons contrevenants. L'association revendique un texte plus rigoureux et une fermeté au niveau de la gestion du secteur, vu que lors du dernier sinistre de l'usine « Rosamor » à Casablanca, seuls les coupables directs ont été déférés devant la justice, omettant l’implication indirecte de responsables administratifs et gouvernementaux, qui n'avaient pas répondu à des citations à comparaître. Sur le plan syndical, l'Association réclame toujours aux côtés du tissu associatif l'abolition de l'article 288 du code pénal. Immigration clandestine : la déportation dans des conditions pitoyables des émigrés subsahariens et la privation de leurs droits. L'AMDH n’admet pas que l'Etat marocain joue le rôle de gendarme de l'Union Européenne dans ce domaine. Elle ne cesse de faire pression sur l'Etat pour qu'il honore ses engagements précédents. D'autres sujets ont été abordés tels que l’abolition de la peine de mort, la nécessité de l'adhésion du Maroc à la Cour pénale internationale et la coopération avec les collectifs locaux de lutte contre la hausse des prix.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du jeudi 26 juin 2008

Libellés :