vendredi 27 juin 2008

L'AMDH présente son rapport annuel

L'Association marocaine des droits de l'Homme a tenu hier, dans son siège à Rabat, une conférence de presse pour présenter son rapport annuel au titre de l'année 2007. Le rapport vise à statuer sur l'état des droits de l'Homme au Maroc; il englobe les atteintes à ces droits que l'AMDH a pu traiter l'année dernière. Lors de ce point de presse, Khadija Raïdi et Abdelhamid Amine ont débattu aux côtés d'autres militants de ces atteintes. Sur le plan des droits civils et politiques, l'AMDH a relevé quelques atteintes à la liberté d'opinion, d'expression, et de manifestation, et aux poursuites de la presse devant la justice, phénomène étranger à la liberté d'expression dont le dernier aspect est le cas d’Al-Jarida Al-Oula. L'interdiction des conférences et des marches pacifiques touchent à la sécurité personnelle des manifestants. Deux cas de mort sous la torture ont été relevés selon Mme Raïdi, ajoutant que ces cas n'ont généralement pas eu de suite faute d'une culture de droit et des pressions exercées sur les familles des victimes.Le rapport souligne que la torture et les pressions sont manifestes dans les postes de police, même si le Maroc est signataire de la Convention internationale contre la torture. Les cas d'enlèvement sont au nombre de 7. Des cas relevés par le passé sont apparus après une période de détention dans des lieux secrets et sans prévenir les familles des disparus. Sur le plan des atteintes aux droits économiques et culturels, la hausse des prix, le recul sur les avancées réalisées au niveau de la gratuité des services et l'abandon de la qualité de l’enseignement public ont été des éléments-phares du débat, en plus de l'absence d'une protection sanitaire pour tous. Le secteur du travail connaît son lot de déficit d’emploi et de violations: non-respect du code de travail et impunité des patrons contrevenants. L'association revendique un texte plus rigoureux et une fermeté au niveau de la gestion du secteur, vu que lors du dernier sinistre de l'usine « Rosamor » à Casablanca, seuls les coupables directs ont été déférés devant la justice, omettant l’implication indirecte de responsables administratifs et gouvernementaux, qui n'avaient pas répondu à des citations à comparaître. Sur le plan syndical, l'Association réclame toujours aux côtés du tissu associatif l'abolition de l'article 288 du code pénal. Immigration clandestine : la déportation dans des conditions pitoyables des émigrés subsahariens et la privation de leurs droits. L'AMDH n’admet pas que l'Etat marocain joue le rôle de gendarme de l'Union Européenne dans ce domaine. Elle ne cesse de faire pression sur l'Etat pour qu'il honore ses engagements précédents. D'autres sujets ont été abordés tels que l’abolition de la peine de mort, la nécessité de l'adhésion du Maroc à la Cour pénale internationale et la coopération avec les collectifs locaux de lutte contre la hausse des prix.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du jeudi 26 juin 2008

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