vendredi 4 juillet 2008

El Jadida Abrite le 1er meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial

El Jadida Abrite le 1er meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial

La ville d'El Jadida a abrité, le 30 juin et le 1er juillet, le premier meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial. En collaboration avec la région Doukkala-Abda et l'Association Cité portugaise, cette rencontre était tenue sous le thème "Le classement au patrimoine mondial : reconnaissance et responsabilité".

Elle coïncide avec la commémoration du quatrième anniversaire de l'inscription de la cité portugaise (Mazagan) au patrimoine mondial de l'humanité. Par rapport à l'importance du sujet, cette première édition a connu un taux assez faible de participation (trois sur sept sites manquaient à l'appel, ainsi que plusieurs organismes invités).

Durant deux jours, les intéressés s'étaient donné rendez-vous au siège de la municipalité d'El Jadida. A l'ordre du meeting figuraient l'évaluation des avancées après le classement au patrimoine mondial, ainsi que le partage des expériences d'autres villes marocaines adhérentes au même classement (Marrakech, Fès et Kasbat Ait Ben Haddou).


La rencontre a été inaugurée lundi dernier par le secrétaire général de la préfecture d'El Jadida, le président délégué du conseil communal de la ville, l'ambassadeur du Portugal au Maroc et le représentant de l'UNESCO.

Les différentes interventions ont porté sur le rôle de la conservation dans la valorisation du patrimoine, les différences entre les conventions relatives à la conservation du patrimoine et leur exécution, en passant par l'expérience propre au comité local de la cité portugaise. Les moyens de donner une nouvelle vie au patrimoine et comment l'intégrer dans les stratégies de développement durable.

Selon Bouchaïb Belmoqadem, vice-président de la commune urbaine de la ville hôte, à El Jadida comme pour les autres sites, ce n'est pas pour rien qu'on s'était investi pour adhérer au classement mondial. L'UNESCO exige beaucoup d'efforts d'un site pour le classer. C'est un label qui est en jeu, une distinction qui consacre les efforts de valorisation.

La responsabilité de préservation du label donné incombe à la société civile et l'administration locale, ce qui a été fait par le biais d'un programme annuel de restauration.

Abu Al-Kacem Chebri, directeur du centre du patrimoine marocco-lusitanien, reproche aux intéressés de toujours parler statistiques au niveau de l'ancienne cité portugaise, en omettant de fournir l'effort de communication nécessaire. D'où la nécessité d'une étude scientifique pour quantifier la valeur ajoutée de l'adhésion du quartier au patrimoine mondial.

Les débats furent enrichis par les exposés des autres villes participantes, notamment sur la bonne gestion des revenus des sites historiques. Le professeur Mohamed Benchekroune s'étonnait à cet égard: «Il ne faut pas refuser les dons des mécènes car le budget alloué au patrimoine est très faible. Quand les dons parviennent, au lieu de trouver une étude solide et un montage financier, ils trouvent un vide».

Azzedine Karra, délégué de ministère de la Culture et George Correia, professeur portugais se sont attardés sur les spécificités patrimoniales du quartier portugais, soulignant au passage l'importance des petites actions, parfois plus importantes que les plans serrés et finis. Tout est valable pour attirer le touriste marocain, ciblede choix, qui généralement «ne dépense pas plus de deux heures à El Jadida, et la ville n'en profite pas» s'attriste M. Correia.

Dans une précédente déclaration, Mr. Belmoqadem avait annoncé que dans le cadre de l'accompagnement du grand projet touristique « Mazagan », il existe tout un programme de restauration intéressant tous les bâtiments de la cité portugaise.

La construction est interdite dans la cité portugaise, et les rachats y sont contrôlés. Mesures nécessaires pour El Jadida afin d'honorer son contrat avec l'UNESCO et de préserver son patrimoine. Le comité d'organisation a aussi organisé des visites guidées à Ribat Al-Moudjahidine et au quartier portugais.
A l'issue des réunions, la commune municipale a envoyé une recommandation au ministère de la Culture, afin de reconnaître le site «Ribat Al-Moudjahidine» patrimoine national.

Pour rappel, les fortifications portugaises de Mazagan, qui font aujourd'hui partie de la ville d'El Jadida, à 90 km au sud-ouest de Casablanca, furent édifiées comme colonie fortifiée sur la côte atlantique au début du XVIe siècle.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 3 juillet 2008

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mercredi 2 juillet 2008

Ville nouvelle de Saïdia - Un nouvel élan pour l'économie de l'Oriental

Ville nouvelle de Saïdia - Un nouvel élan pour l'économie de l'Oriental

Les travaux avancent considérablement dans la ville nouvelle de Saïdia. La superficie de la ville nouvelle est de 700 ha, elle s'étendra sur 6,87 km de côtes. On est oeuvre au four et au moulin, pour livrer les dernières installations touristiques. Fadesa s'engage à ouvrir, dès 2009, conjointement trois hôtels en même temps que des appartements et villas, l'extension du port, la mise en service de deux des trois terrains de golf.

Les chiffres témoignent, à eux seuls, du rôle majeur que jouera cette ville dans l'économie de la région de l'Oriental. Neuf hôtels d'une capacité moyenne d'accueil de 500 chambres. Dès 2007, on a livré 486 des 3000 résidences du projet à leurs propriétaires.

Les trois terrains de golf seront irrigués par les eaux de Moulouya, les eaux seront puisées dans l'embouchure de fleuve, là où elles sont considérées saumâtres et inadéquates. Les investissements pour l'irrigation ont coûté 50 millions de Dh. Les initiateurs du projet se veulent rassurants : trois grands parcs sont au programme, en plus de la récupération d'autres parcs. Le gros du terrain (220 ha) est récupéré en zones vertes. Sur les 700 ha du projet, le ciment envahira 2,5%.

L'appartement est cédé au prix seuil de 11.000 Dhs/m2 mais l'accès aux différents services n'est pas restreint aux acheteurs, les touristes en bénéficieront aussi.

Les travaux sur le site sont répartis sur deux phases : la région avoisinante au port est finie à hauteur de 80%, et celle qui donne sur la route d'Oujda à hauteur de 30%.

La Marina est d'ores et déjà opérationnelle. Pour que Saïdia soit une destination aérienne, trois hôtels doivent ouvrir, selon Pascal Besson, responsable commercial de Fadesa Maroc. La commercialisation des appartements se fait un an à l'avance. Le prix de location des mouillages est de 15% à 30% moins cher que dans les autres ports dans un rayon de 120 km (Almeria, Malaga, Huelva ).

Son bassin est conçu de manière à accueillir des embarcations mesurant jusqu'à 50 m de long, la politique adoptée dans le port de plaisance sera la location de mouillages. L'ONEP s'occupe de la station d'épuration et prévoit de la livrer en 2009.

La marina est en cours de certification. Elle recevra la distinction ISO 14001 relative aux systèmes de management environnemental, et sera la première marina de la rive sud de la Méditerranée à être labellisée ISO 9001, relatives aux bonnes pratiques de management.
Les 804 mouillages disponibles sont actifs, de l'élargissement de la marina en découleront 550 autres, sur une superficie totale de 20000 m2. « Ce qui va nous faire jouer la Champion's League des marina », lance avec humour Pascal Bresson.

Aujourd'hui, l'état d'avancement des travaux «est en phase avec le planning», annonce pour sa part Hassan Belbachir, conseiller du président du directoire. Il en veut pour preuve qu'en 4 ans, 100% des réseaux routiers, électriques et d'assainissement sont viabilisés. Les résidences touristiques, sont à ce jour à respectivement 65 et 95% de leur taux de réalisation.

La seconde étape, celle prévue pour 2009, porte sur les travaux de viabilisation, la réalisation de 2 golfs (qui sont à 50% de leur état d'avancement), deux hôtels 4 étoiles et 1 village de vacances.

Pour pouvoir accueillir les touristes dans les meilleures conditions, L'Etat a choisi de retarder l'ouverture officielle du site jusqu'en 2009. La fin des travaux est prévue pour 2010.

Pour la main-d'oeuvre, elle est « un peu difficile à trouver » selon un chef de projet. Les ouvriers viennent dans leur majorité de Marrakech et d'Agadir.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 30 juin 2008

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dimanche 29 juin 2008

Mawazine - Blues à Ryad

Mawazine - Blues à Ryad

Au fil des soirées, Mawazine gagne de plus en plus de terrain sur les activités quotidiennes du monde rbati. La répartition équitable par genre musical et par artiste, en plus du timing des concerts, a réuni les mélomanes chacun autour de sa scène, mais surtout, a réussi à joindre les indécis et les curieux au rang de fidèles attachés aux lieux de concert qui leurs sont proches. Les concerts se suivent et se ressemblent par leur éblouissement, le nombre d'assistance augmente.

Cette édition, en bon relais de tous les goûts, semble avoir été réfléchie de manière à toucher tous les habitants de Rabat, renversant le stéréotype voulant que le style musical soit intimement lié à la classe sociale. Le constat fut visible mardi soir: des assidus de l'harmonica et fanas du blues aux mères de familles en djellabas accompagnées de leur progéniture, la société miniaturisée était venue s'enquérir de la véracité de la bonne réputation précédant l'arrivée du groupe. Matthew Skoller et sa bande de vétérans sont venus au Maroc avec l'étiquette de l'« avant-garde d'une génération découverte et formée par les célébrités de la scène blues », il fallait en donner la preuve devant quelque trois cents personnes que la scène de Hay Ryad avait du mal à contenir.

Un grand chapeau à Matthew Skoller, actif à l'harmonica et au chant, qui n'oublie pas de saluer chaque tirade acoustique du guitariste Lurrie Bell, et réclamer de chauds applaudissements pour les swings de son claviériste. Leur musique est fondée sur l'harmonica. Leur dernier album, « These kind of blues » est un recueil de sept chansons originales, reflet du titre de l'opus, en plus de reprises des titres de Junior Parker, James Cotton et Jimmy Reed. Matthew Skoller Band pratique un blues qui s'inscrit dans la pure tradition du genre, par l'orchestration basée uniquement sur les instruments de musique sans le concours des ordinateurs ou synthétiseurs.

On a eu le temps aussi d'apprécier un groupe issu de Cologne, en Allemagne, les Schäl Sick Brass Band. Après avoir mis l'assistance devant une variété nouvelle de jazz lundi dernier sur la scène de Qamra, il était prévisible que l'impact laissé allait générer l'intérêt pour la soirée du mardi. Chose constatée de visu puisque avant même leur entrée sur scène, leur style faisait l'objet de débats savants parmi les connaisseurs présents en masse. Les Schäl Sick Brass Band sont les inventeurs de la fanfare jazzistico-ethnique. Le groupe concilie tradition des cuivres, jazz et sonorités orientales.

Le SSBB est un ensemble de cuivres, adepte de mélodies douces et de sons percutants, entre poésie persane chanté par un souffle germanique, la musique turque accompagne les accents venus d'Orient. Ils trouvent aussi des sources d'inspiration à portée de main, puisant dans le bouillonnement culturel dont l'Allemagne est si fière.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 22 mai 2008

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Les blogueurs Marocains en conclave à Tanger

Les blogueurs Marocains en conclave à Tanger

Depuis l'entrée d'Internet au Maroc en 1995, les Marocains ne cessent de découvrir et bénéficier au jour le jour des larges opportunités qu'il leur offre en matière de diffusion et de réception de l'information.

Aujourd'hui, le Maroc compte plus de 7 millions d'internautes, dont 600.000 sont abonnés pour la quasi totalité à ADSL. Les blogs, dès leur adoption par les internautes marocains en 2005, visent à jouer un rôle complémentaire aux médias traditionnels; mieux encore, à s'ériger en tant que 5ème pouvoir. Les blogs reflètent les sociétés dans leur diversité ethnique, linguistique et socio-économique. Le phénomène des blogs au Maroc ne cesse d'attirer l'attention de par le dynamisme affiché par ses différentes composantes, l'animation du débat citoyen qu'abritent ces blogs.

Pour avoir un meilleur impact sur le public visé, Rachid Jenkari, lauréat de l'ISIC et fondateur de Maroc IT, conseille "l'adaptation des principes de l'écriture efficace à la rédaction en ligne : écrire pour sa cible suivant la loi de la proximité, hiérarchiser l'information de l'important au futile, être précis dans son angle d'attaque, en plus de l'équation SIN (signifiant, intéressant et nouveau). Le reste, le PC s'en occupe : "On lit deux fois moins vite sur écran que sur un livre, ceci aide à la concentration, en plus Internet garantit l'instantanéité, l'interactivité (son et image), la discussion en ligne..". Ainsi cet outil permettant de publier, sans connaissance technique, tout type de contenu sur Internet est en phase de devenir puissant au point de se substituer à l'écriture. "Aspirer à être un cinquième pouvoir n'est pas gagné d'avance", estime Saad Bourkadi, président de l'Union des blogeurs marocains. "Un conflit est intense entre les blogeurs arabophones et francophones, la majorité des premiers est active, par ses articles, dans la vie marocaine, tandis que les seconds ont pour la plupart tendance à s'inscrire juste pour le fun, plus personnel qu'émancipatif".

Afin de faire le point sur le phénomène, la troisième édition de l'événement « Blog Day » répondra peut-être aux aspirations des 30.000 blogeurs marocains, ce 3 mai 2008 à Tanger.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 3 mai 2008

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Rabat-Salé : le projet de tramway va bon train

Rabat-Salé : le projet de tramway va bon train

Les affaires vont bon train pour le tramway Rabat-Salé. L'Agence pour l'aménagement de la Vallée du Bouregreg a organisé samedi dernier une conférence de presse dans un palace de Rabat pour rendre compte de l'avancement du projet. Le maire de Salé et secrétaire général de la ville de Rabat, intervient au lendemain de la signature de trois protocoles d'accord entre le Maroc et la France afférent au matériel roulant et aux infrastructures du tramway.

Lamghari Sakel, directeur général de l'agence, a rappelé les impératifs ayant conduit à la naissance du projet depuis 2003, date de la conception de l'idée, jusqu'à aujourd'hui où le taux du trafic ne cesse de croître au quotidien entre Rabat et Salé. Loubna Boutaleb, directrice du projet, a, pour sa part, mis l'accent sur le maintien des promesses tenues pour mettre en service le premier tramway dès l'automne 2010. Le temps prévu pour la fin des travaux (plateforme, construction d'un centre de maintenance, pose des rails, voirie et aménagement urbain) est de deux années. S'ensuivront la réception de la première rame et le début des essais au premier trimestre de 2010. Le choix de commencer les travaux par le centre-ville de la capitale répond à un besoin critique de déplacements des citoyens. Les lignes seront de l'ordre de quatre. La principale reliera Hay Karima (Salé) au domaine universitaire Al-Irfane en passant par l'avenue Mohammed V à Salé, le quartier des ministères, deux gares ONCF (Rabat-ville et Salé), le quartier Agdal dans un premier temps, pour atteindre, à long terme, la ville de Témara.
La deuxième desservira les quartiers de l'Océan, Yakoub Al Mansour (Rabat) et Battana (Salé). Les deux autres lignes auront pour destination Akrach et Sala Al Jadida dans la phase postérieure à 2010.

Les premiers réseaux seront longs de 17 km, entrecoupés par 32 stations en majorité sur Salé, avec parkings réservés aux usagers sur les abords. Mme Boutaleb s'est aussi étalée sur le volet sécuritaire. En plus des alarmes mises à la disposition des voyageurs et des contrôles quotidiens, des caméras de vidéosurveillance seront installées le long des trajets avec une moyenne d'une caméra tous les trois mètres.

M. Sakel a tenu, en l'occasion, à rappeler que jamais un tramway n'a été mis en marche dans l'histoire du Maroc indépendant, d'où le recours forcé à des experts étrangers et à l'ouverture d'un appel à manifestation d'intérêt pour de futurs exploitants avant la formation d'une main-d'oeuvre marocaine qualifiée. Les conventions signées la veille avec la société Alstom concernent 44 rames de 30 mètres chacune en plus d'une autre pour la maintenance du matériel roulant durant 5 ans.

M. Sakel a tenu à rassurer la population en assurant que le ticket coûtera environ 70% de ce que paie normalement un passager empruntant deux bus; ce qui est le cas pour la majorité des Slouis travaillant à Rabat. M. Sentissi, maire de la ville de Salé s'est félicité de l'avancement palpablede ce qui « n'était qu'un rêve » au départ, et a souligné le rôle fédérateur de l'Etat qui, par son financement à hauteur de 3,5 milliards de DH dédiés au réaménagement de la vallée, a « épargné aux communes des tâches impossibles ».

La dépollution du fleuve Bouregreg et la réhabilitation de la décharge de l'Oulja ont été les principaux acquis de Salé par ce biais. Le tramway n'en sera que le bienvenu puisqu'il boostera le transport et apportera une ébauche de solution aux problèmes induits par la faillite de la RATR, a-t-il noté en prenant acte du fait que la tarification ne sera pas indexée sur les fluctuations des prix du carburant. En conclusion, M. Sentissi a indiqué qu'une convention pour l'entretien et la réalisation d'espaces verts avec le concours de l'agence verra prochainement le jour, étayant les propos de Mme Boutaleb qui a rappelé « la déviation de certains tracés du tramway pour préserver certaines espèces d'arbres, et que ce qui sera déterré sera replanté».

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 21 avril 2008

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Pension alimentaire - la solution s'impose

Pension alimentaire - la solution s'impose

Consolider les acquis procurés par le code de la famille, les développer et en établir des visions adéquates sinon futuristes et initiatrices du changement.
Tel était le but d'une journée d'étude consacrée, vendredi dernier à l'Institut Supérieur de Magistrature, par le Forum National de la Famille au thème «Pension alimentaire et caisse d'entraide sociale». Autour de cette table ronde s'est regroupé l'essentiel de la société civile et politique intéressée.

Le ministère de la Justice, par le biais de Abdelali Hafid, s'est penché sur les modalités relatives aux ressources et à la gestion de la nouvelle caisse d'entraide familiale: les cibles en sont les enfants issus du divorce et les mères défavorisées et dépourvues. Le but de la catégorisation est d'empêcher que cette caisse n'attire les usurpateurs. Qu'un mari se dérobe de «annafaka», en plus de commettre un acte criminel, fragilise le tissu social. Les conséquences désastreuses de cet appauvrissement peuvent mener parfois jusqu'au terrorisme.


Quant aux ressources et autres aspects techniques, Dr. Hafid a souligné qu'ils font l'objet d'une étude en cours visant à diagnostiquer la situation actuelle (recensement et études des cas) dans le but d'évaluer les besoins budgétaires de la caisse. Ce projet essaie de se frayer son propre chemin en cherchant des partenariats (société civile et secteur public). Ce fut l'avis partagé par Mohammed Bengharbia, conseiller social à l'ambassade de Tunisie venu relater l'expérience tunisienne de la Caisse de Garantie de pension et d'honoraires du divorce actif depuis septembre 1993, qui permet à l'Etat tunisien de répondre aux besoins des femmes démunies dont les maris rechignent à leur donner leur dû. En remplissant le formulaire à sa disposition et en fournissant la preuve du refus du mari, la divorcée obtient sa première compensation dans les 15 jours qui suivent. Plus de 8400 familles tunisiennes se sont offert les services de cette caisse, qui de plus fournit une assistance sociale complémentaire si détérioration des cas il y a, allant jusqu'à la prise en charge permanente selon la gravité de l'état, suivant la classification admise par la banque de données dont dispose cette caisse.

En bon conseiller de cour d'appel, Rachid Machqaqa a été on ne peut plus clair. Ses propos pertinents ont souligné les dissimilitudes enre le texte et son application. «On ne peut parler d'un accord final devant le tribunal de la famille, tel le cas d'un couple dont le tribunal examine toujours son cas depuis 1985 à nos jours!». Difficile de spécifier le statut financier de l'époux en l'absence d'expertises, différence des statuts financiers des couples, l'obsolescence du serment du mari devant la cour: «Pour prouver qu'il paye la pension, il suffit à l'homme de jurer devant la cour qu'il le fait. Il ne lui reste que le Hadj pour la rédemption!».

Aussi, le code de la famille prévoit-il de faire bénéficier la femme des soins médicaux. «Évitons que le mariage soit synonyme de caisse de sécurité sociale». Des précautions sont à prendre, en cerner les contours si l'on aspire à la réussite du projet.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 28 avril 2008

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Maghrib Music Awards - l'événement made for Moroccans

Maghrib Music Awards - l'événement made for Moroccans

Pour sa deuxième édition, le Maghrib Music Awards a tenu ses promesses. Samedi dernier, dans un théâtre Mohammed V comble, neuf prix ont récompensé les meilleures performances marocaines de 2007, concluant ainsi une quinzaine de journées de votes sur Internet, où 64 nominés s'étaient disputé les faveurs des internautes.

Une dynamique interactivité s'est fait sentir entre l'assistance et les artistes, et ce dès l'entame de la soirée par Haoussa, groupe casablancais à caractère punk, révélation du Boulevard 2002 et prix coup de coeur de la soirée. Hors des désagréments habituels de la sonorisation dans des espaces clos, la prestation de Lazywall, groupe maroco-britannique de rock alternatif, était un chef-d'oeuvre, réimprégnant leur fan du même sentiment de respect qu'il avaient laissé au Boulevard de 2006. Les adeptes du rap/hip hop ont eu droit à l'une des formations phares du moment, Fez City Clan, qui dès leur entrée ont provoqué frénésie collective. Coup de pouce pour l'édition, la contribution du gros calibre du rap français Freeman « fils du dragon ».

Les prix, de l'ordre de neuf, consacraient le meilleur album, meilleur titre, meilleure vidéo, la Fusion, le Rock/Metal, le Hip Hop/Ragga, et le prix DJ, en plus du prix de la révélation de l'année et du coup de coeur. Hoba Hoba Spirit, instigateurs de la « Hayha music » et piliers de la fusion marocaine engagée reçurent 3 prix de 4 nominations : Fusion, meilleur album pour « Trabando », et meilleur titre pour « fhamathôr ». Despotism, groupe actif sur la scène marocaine du death metal, a reçu le prix Rock/Metal, DJ leo Veil élut meilleur DJ. Prestation tout aussi honorable pour les MC avec 3 prix sur neuf : Secteur 35 réaliisèrent la vidéo de l'année avec « peace wlat ghir hrof », Casa Crew meilleure bande Rap/Hip Hop, et G-nerap révélation de l'année.

Représentatif de la scène underground, d'une notoriété se confirmant au fil des éditions, le MMA, fruit du pragmatisme de trois jeunes étudiantes en 4ème année de l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication, est désormais tamponné « Incontournable ». Le foisonnement d'évènements de cette envergure ne fera que du grand bien à la diversité culturelle et encouragera la multiplicité des talents dont le royaume abonde.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 12 mai 2008

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L'Boulevard s'approche-t-il du cul-de-sac?

L'Boulevard s'approche-t-il du cul-de-sac?

L'expérience s'est accrue au fil des éditions de L'Boulevard pour Momo et Hicham, co-fondateurs de l'évènement. Entre la première et la dixième éditions, beaucoup de données ont changé : de l'amateurisme à l'international. Ce qui a coûté 5000 DH à la FOL (Fédération des Œuvres Laïques) et rassemblé quelques dizaines de supporters en 1999 a vu sa cote grimper, les sponsors affluer, et s'est vu accrocher l'étiquette d'évènement incontournable de la nouvelle scène.

Cependant, à force de gagner en notoriété, l'édition de cette année se devait d'emboîter le pas aux précédentes. Ne peut succéder à Kreator ou Moonspell qu'un Exploited, c'est un point de gagné au niveau de la programmation, un point qui, semble-t-il, a coûté cher au BJM 2008 puisqu'à force de ne jurer que par ces leaders de punk, le public a omis les autres groupes programmés, marocains pour leur écrasante majorité (35 sur 40). L'argument brandi par plus d'un fan est que certains de ces groupes ont été un peu trop consommés cette année. Le cocktail marocain d'anniversaire n'a pas assez séduit.

A force de multiplier les parutions, des Fez City Clan, H-Kayne et Hoba Hoba Spirit se sont retrouvés face à la réticence d'un public gavé, s'attendant aussi à peu de choses des groupes naissants. Les fans de l'électro ne s'y sont pas retrouvés avec un unique DJ Daox que la majorité découvrait pour la première fois.

Pas encore de solution palpable pour les centaines de canettes de bière abandonnées aux alentours du C.O.C et qui attisent la colère du voisinage et le vacarme incessant qui accentue leur mécontentement.

L'Boulevard, dans sa course vers la diversité, s'est vu coller plusieurs stéréotypes. Un souci de plus : L'Boulevard s'est vu traiter de ruche à péchés par les islamistes. A cela s'ajoutent l'argent des sponsors qui ne coule pas à temps ou le désistement de quelques-uns, l'éternel volontariat de l'équipe organisatrice, la rude concurrence que lui impose le Festival de Musiques de Casablanca... L'Boulevard a incubé d'éminentes formations marocaines, saura-t-il aller jusqu'au bout du tunnel ?

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 23 juin 2008

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Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Pour la 13ème fois, le site historique de Chellah se livrait au même exercice difficile : mettre ses vestiges à l'épreuve face au style musical le plus prisé, le plus « culturel ». Chellah accueillait en ouverture de son festival de jazz éponyme deux pointures du jazz européen.

De Belgique, Philip Catherine, avant-gardiste de la scène européenne du jazz depuis les années soixante, étonnera avec une approche unique et un lyrisme émotionnel dans le jeu et le son. Né dans une famille de musiciens, Philip Catherine développe une oreille musicale dès son jeune âge et s'essaie à plusieurs instruments avant d'adopter la guitare dont il devient virtuose. De ses collaborations musicales, on retiendra celle avec Lou Bennett, Billy Brooks, Edgar Bateman et John Lee. Son style et son engagement musical ont été importants et d'une influence incontestable sur le jazz contemporain européen. Des titres comme «Les mythes du Brésil », « Pourquoi » et «Good morning bill » ont démontré jeudi dernier l'étendue de la créativité Philip Catherine. Il était en mesure d'enregistrer, grâce à une pédale, une partie du morceau tout en la jouant, et usant d'une étonnante dextérité, la lancer, enregistrée, pour l'accompagner par la suite, faisant l'effet de deux à trois guitares sur scène. Philip Catherine a présenté depuis le début de l'année un nouveau programme guitare solo où la beauté de ses compositions est encore plus mise en évidence.

En deuxième partie de la soirée, Wolfgan Muthspielle et le chanteur, luthiste, compositeur austro-tunisien Dhafer Youssef. Enraciné dans la tradition soufie, la musique de Dhafer Youssef s'ouvre à d'autres influences. Touchant aussi bien le jazz que l'électro ou la musique soufie, Dhafer Youssef émeut par son approche éminemment poétique. A ses côtés, et fort d'un premier triomphe sur cette même scène il y a quelques années, Wolfgang Muthspiel, dont la carrière de guitariste a pris son envol dans les années 90 aux Etats-Unis avec ses mentors Mick Goodrick et Paat Metheny, qui revient de Vienne avec ce projet unique. Le jeu de ces deux acolytes, accompagnés par l'exceptionnel batteur japonais Satochi Takeichi, n'a pas manqué d'emmener l'auditoire du Chellah dans un univers féerique et spirituel. À ce mélange de cordes et de percussions s'ajouteront les mélodies de la flûte de Said Nouiar dont le jeu empreint de modernité et de tradition donna à cette fin de soirée un air enchanteur.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 14 juin 2008

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Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Pour la 13ème fois, le site historique de Chellah se livrait au même exercice difficile : mettre ses vestiges à l'épreuve face au style musical le plus prisé, le plus « culturel ». Chellah accueillait en ouverture de son festival de jazz éponyme deux pointures du jazz européen.

De Belgique, Philip Catherine, avant-gardiste de la scène européenne du jazz depuis les années soixante, étonnera avec une approche unique et un lyrisme émotionnel dans le jeu et le son. Né dans une famille de musiciens, Philip Catherine développe une oreille musicale dès son jeune âge et s'essaie à plusieurs instruments avant d'adopter la guitare dont il devient virtuose. De ses collaborations musicales, on retiendra celle avec Lou Bennett, Billy Brooks, Edgar Bateman et John Lee. Son style et son engagement musical ont été importants et d'une influence incontestable sur le jazz contemporain européen. Des titres comme «Les mythes du Brésil », « Pourquoi » et «Good morning bill » ont démontré jeudi dernier l'étendue de la créativité Philip Catherine. Il était en mesure d'enregistrer, grâce à une pédale, une partie du morceau tout en la jouant, et usant d'une étonnante dextérité, la lancer, enregistrée, pour l'accompagner par la suite, faisant l'effet de deux à trois guitares sur scène. Philip Catherine a présenté depuis le début de l'année un nouveau programme guitare solo où la beauté de ses compositions est encore plus mise en évidence.

En deuxième partie de la soirée, Wolfgan Muthspielle et le chanteur, luthiste, compositeur austro-tunisien Dhafer Youssef. Enraciné dans la tradition soufie, la musique de Dhafer Youssef s'ouvre à d'autres influences. Touchant aussi bien le jazz que l'électro ou la musique soufie, Dhafer Youssef émeut par son approche éminemment poétique. A ses côtés, et fort d'un premier triomphe sur cette même scène il y a quelques années, Wolfgang Muthspiel, dont la carrière de guitariste a pris son envol dans les années 90 aux Etats-Unis avec ses mentors Mick Goodrick et Paat Metheny, qui revient de Vienne avec ce projet unique. Le jeu de ces deux acolytes, accompagnés par l'exceptionnel batteur japonais Satochi Takeichi, n'a pas manqué d'emmener l'auditoire du Chellah dans un univers féerique et spirituel. À ce mélange de cordes et de percussions s'ajouteront les mélodies de la flûte de Said Nouiar dont le jeu empreint de modernité et de tradition donna à cette fin de soirée un air enchanteur.

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Mawazine: Jazz et Reggae vous saluent

Mawazine: Jazz et Reggae vous saluent

Ni la nuit, ni le froid, pas même l'éloignement de la scène Bouregreg, n'ont empêché vendredi dernier les centaines de personnes, tous âges confondus, de décaler leurs priorités et de venir assister en ouverture de Mawazine, à l'une des plus magiques prestations de Jazz.

Sans exagération, le concert de George Benson est un véritable tournant dans l'histoire de ce festival, qui accueille pour la première fois une si prestigieuse tête d'affiche. George éclaira, réchauffa et rapprocha les Marocains entre eux par des morceaux qui avaient bercé leur jeunesse. A 65 ans, l'artiste foule pour la première fois le sol marocain, concrétisant les rêves des fans, tous munis de caméras, appareils photos et magnétophones pour immortaliser le moment. La légende du Jazz-Funk est née en 1943 à Pittsburg en Pennsylvanie. Dès 8 ans il commença à jouer dans des clubs. C'est dans les années 60 que sa carrière se dessina, avec un style populaire et raffiné, mâtiné de soul, de groove et de funk. «Breezin», «In Flight», ses albums de la moitié des années 70 ont fait de lui un incontournable. Il n'a pas manqué de rappeler aux Marocains ses années de gloire avec «give me the night» La nuit était sienne. Même la pluie, invitée surprise de cette fin de soirée, n'as pas réussi à déloger l'assistance avant le riff final.

Le lendemain, la scène de Qamra, nouveauté du festival, accueillait pour sa première soirée un autre calibre lourd, icône du reggae, et fils du fondateur du mouvement. Ziggy Marley, de son vrai nom David Marley, «heureux d'être en Afrique» lors de la conférence de presse matinale. Il ne s'est pas ménagé devant un espace archi-comble. Deux heures de musique engagée, entre ses propres chansons et les morceaux anthologiques du père, Ziggy a offert le parfait concert. L'enfant terrible du reggae est né en 1968 à Kingtson, en Jamaïque. Il est le fils aîné de Bob Marley. C'est à 17 ans qu'il sort son premier album «play the gameright» en compagnie des Melody Makers dans laquelle jouent ses frères et soeurs. Cinq albums s'en suivirent: «Hey World», «Conscious Party», «One Bright Day», «Jahmeyka» et «Joy and Blues». Parallèlement, Ziggy monte le "Ghetto Youth United", sa formation actuelle avec laquelle il a remporté le Grammy award du meilleur album reggae avec «Love is my Religion», dont les pistes ont ravivé la nostalgie des Marocains aux beaux jours du reggae.

Ceux qui ont fait le déplacement de Casablanca, Marrakech, Fès ou encore Tanger en ont eu pour leurs attentes, et quoi de plus si on écoute «No Woman No Cry» et «Redemption Song» de la bouche même du fils, la même voix que le père. Tee shirts, étendards, banderoles, tout était imprégné du vert, rouge et jaune même que dans un élan d'enthousiasme, un spectateur alluma une bombe fumigène rouge. Bob Marley n'était pas loin, présent dans les esprits. Ziggy est resté fidèle à son père sur plusieurs points, ce n'est pas pour autant qu'il en est la copie conforme. Il s'est frayé son chemin avec un style propre, une touche distincte, un engagement sans faille, sur la route de l'immortalité. Entrée en force de cette 7ème édition de Mawazine. Chacune des neuf scènes s'est spécialisée dans un ou plusieurs styles musicaux pour faciliter la charge aux adeptes. Une nuance de Jazz et de Tsigane empreintle programme de cette année. Al Di Meola, Dee Dee Bridgewater, Goran Bregovic, Juanès, Whitney Houston, l'édition a rempli ses engagements sur le plan de la programmation. C'est au tour du public de remplir les siens: profiter au maximum de la bonne musique.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 19 mai 2008

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Le Jazz, invité de marque à Chellah

Le Jazz, invité de marque à Chellah

L'air du jazz continue à souffler sur Chellah. Un vent capable d'immortaliser les mélodies jouées et de les enfermer dans cet espace, fusionnant la musique aux remparts. Cela dure depuis 13 éditions déjà et n'a pas de raison de cesser. Vendredi, les Polonais de Pink Freud avaient leur mot à dire, ou plutôt leurs rythmes à inscrire dans l'espace qui abritait l'événement aussi bien que dans la mémoire de l'assistance.

Parti de l'exploration de nouveaux espaces d'improvisation, ce jeune groupe de Gdansk adopte un style où se mélangent jazz, rock, et folk. Empreinte de fraîcheur, sa musique est saluée par tous les spécialistes qui l'ont baptisée « trance-jazz-dance ». Sur scène, Pink Freud a emmené l'audience dans un voyage libérateur des émotions.

Le jazz, élaboré à ses débuts par les Noirs américains trouvait sa continuité en Europe. Venu des Pays-Bas, State of Monc, révélation du jazz ces dernières années et digne représentant du nouveau mouvement hollandais « nu-jazz », veut porter le jazz vers des styles nouveaux. L'électro-jazz accompagné d'instruments acoustiques donne un résultat d'une simplicité presque trompeuse. State of Monc élève le son à un tout nouveau modèle.

Le Maroc était à l'honneur en fin de soirée, avec Ahmed Cherkani et Abdallah Alaoui. Le premier a baigné jeune dans la musique andalouse et a été lauréat du premier prix de violon arabe et classique. De son passage en soliste au sein de l'orchestre de Fès, il a développé une bonne maîtrise de son instrument. Le second, percussionniste à la technique insolite, a travaillé son style au sein de l'orchestre national de Rabat avant de se lancer dans différentes aventures musicales sur scène au Maroc et à l'étranger.

Samedi, le jazz a repris de plus belle avec le duo suédo-roumain Florin Nicolescu et Andreas Florin Nicolescu. En bon mélange des genres, le jazz a donné sa bénédiction à cette combinaison. Nicolescu est un virtuose du violon dont le jeu a conservé toute la flamme de sa Roumanie natale.

Installé à Paris, il compte de nombreuses collaborations avec les plus grands noms de la musique au monde. Andreas Oberg, lui, est lauréat du Armstrong Award et du Gevalia Award. Il s'est distingué par son jeu de guitare qui en fait un digne représentant du jazz suédois. Et la France de la diversité? Plusieurs rencontres ce soir: celle de deux instruments issus de la même sève, le balafon et le vibraphone. Celle de de Lansiné Kouyaté, musicien virtuose issu d'une grande famille malienne et de David Neerman, musicien improvisateur touche-à-tout et enfin, le Maroc et la France sur scène : celle de ces deux rencontres avec Hassan Boussou et sa troupe gnaoua. Lansiné Kouayté a travaillé avec les plus grandes voix de la musique africaine (Baaba Maal, Salif Keita ) et David Neerman, auteur compositeur de génie confronte son instrument à différents styles.

Elevé aux préceptes de l'art gnaoua par feu Hmida Boussou, maître incontesté de cette musique, Hassan parfait sa formation musicale en Europe où il a appris à mélanger son style à celui de plusieurs styles occidentaux. Le répertoire traditionnel reste sa source première d'inspiration et les rencontres musicales, sa spécialité. Parmi ceux qui étaient au rendez-vous ce jour-là, s'efforçant de discerner le cri des instruments tous azimuts, tous seraient unanimement d'accord que «sans le jazz, la vie serait une erreur ».

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 17 juin 2008

Le BESM fête son 75ème anniversaire

Le BESM fête son 75ème anniversaire

Sous le signe de la pérennité, le doyen des publications marocaines a soufflé jeudi dernier sa 75ème bougie. Pour l'occasion, ses mentors étaient réunis pour fêter l'évènement au siège de la CDG à Rabat.

Depuis son lancement en 1933, le Bulletin économique et social du Maroc a établi sa notoriété sur la contribution d'une communauté savante consacrée à la publication d'études économiques, sociales et statistiques. Il a fourni à trois générations de lecteurs une documentation précieuse sur le Maroc, et qui plus est une référence dans le pays et à l'étranger. Consécration double car 24h avant l'évènement, Abdelkébir Khatibi, directeur de la rédaction du BESM, a reçu le « Prix international pour l'Europe et la Méditerranée » pour la littérature, prix offert par la ville et la région de Rome.

Lors des interventions, la fierté du travail accompli et l'optimisme présidaient en force. M. Khatibi, récemment grand prix de littérature décerné par « la Société des gens de lettres » de Paris en plus de sa consécration à Rome, a cité Paul Pascon, Lîmani Abdellatif, Nasser Fassi Fihri, Mohammed Lahbabi et autres noms émérites parmi la première génération de la rédaction du BESM. Fathallah Ouallalou, de la deuxième génération ayant pris le bateau de la publication alors qu'il était président de l'UNEM, rappela les sujets d'envergure auxquels s'attaquait le bulletin, et son rôle proéminent dans la genèse de l'économie coloniale. Avec la parution de son 100ème numéro en 1963, il constituait une référence incontournable en l'absence de professeurs chercheurs dans les facultés.

Dans ces années où l'accès à la vie politique était interdit dans le pays, Fathallah Ouallalou fit son entrée au BESM en s'attaquant à la marocanisation, sujet-phare de l'année 1963. Ce « socle de l'information et de la communication entre chercheurs », selon Taïeb Ben Cheikh, doit être plus médiatisé et se faire connaître du grand public. Alors qu'il commençait comme assistant de rédaction au bulletin, « les index des thèses de l'époque étaient massivement tamponnés du BESM comme référence », souligne M. Noureddine El Aoufi, économiste et professeur d'université. La majorité des étudiants s'inspiraient de la démarchie suivie dans la rédaction des articles du bulletin. Un rebond du BESM accompagnera le retour à la publication des thèses de doctorat, système récemment adopté, en l'absence d'une réelle communauté scientifique dans les sciences humaines et sociales. Abdellah Herzenni délivra les clefs de la pérennité de l'ouvrage : Qualité des analyses, pluridisciplinarité et libéralisme ou prise de parole responsable. « Pour une publication qui s'est détachée de la tradition orale de l'époque, la pérenniser est une responsabilité collective ». Mohammed Khachani lançait par ses mots la balle dans les camps des générations futures. Le BESM a connu plusieurs reprises après diverses interruptions qui n'ont guère altéré la qualité et la réputation de la publication. D'ailleurs et pour son 75ème anniversaire, elle renaît après quatre années d'inactivité.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 24 juin 2008

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Le Raï réinvestit Oujda

Le Raï réinvestit Oujda

Cinq jours. Telle sera la durée du Festival international du raï de Oujda prévu cet été. Cette deuxième édition se déroulera du 22 au 26 juillet 2008. L'Association Oujda arts, initiatrice de l'événement, s'est fixé un défi : atteindre 500.000 spectateurs, soit 150.000 de plus que l'année précédente.

Pour réaliser ses objectifs, le Festival a été supplémenté de deux jours. C'est le temps nécessaire à cinquante artistes de différents horizons pour se produire. Le Festival d'Oujda passe au turbo pour suivre la cadence des festivals majeurs au Maroc. La programmation de cette année est alléchante : Alpha Blondy, David Vendetta, Mory Kante, Sinik, Saïd Mouskir, Chaba Zehouania, Booba, Reda Taliani, Cheb Bilal, 113, Hamid Bouchnak et bien d'autres feront vibrer la ville. De par la valeur de ces artistes, l'événement compte dépasser les limites du raï en testant les combinaisons possibles avec d'autres styles (l'exemple en est le duo prévu de Bilal et Sinik).

Alpha Blondy, de son vrai nom Saydou, est l'invité-phare de cette édition. Plus qu'un chanteur, la musique de cet Ivoirien est imbibée de l'esprit de lutte engagée. Il prône la World Music comme champ d'expression, et ce pour que le monde écoute les souffrances de ses compatriotes, déchirés par la guerre civile. David Vendetta, représentant en pharmacie à ses débuts, a tout plaqué en 2002 pour devenir DJ. Ce Français est un exemple de persévérance; sa passion pour le techno a déchainé sa créativité. Chez les frères Bouchnak, la chanson était avant tout une affaire familiale. A commencer par le père Benyounès, dit ” Afandi “, un musicien très célèbre dans le milieu de la musique arabo-andalouse, version gharnatie. Benyounès a inculqué à ses enfants l'amour du gharnati et c'est tout naturellement qu'on en retrouve les traces dans leur répertoire.

Le Festival a un nouveau directeur. C'est le multidisciplinaire Younès Mégri. Ce natif d' Oujda travaille sur tous les fronts de l'art. Acteur, musicien et compositeur, ses talents ajouteront un plus à la direction. Il a déclaré, lors d'une conférence de presse à l'Hôtel Atlas d’Oujda, être fier de se voir attribuer la direction du Festival de « cette ville où j'ai égrené mes premières notes de musique ». Il sera assisté dans sa mission par le compositeur Mohammed Aydoun. Les organisateurs ont clairement affiché leur volonté: pour faire réussir une telle manifestation, rien ne vaut le recours aux artistes reconnus.

Jeudi dernier, le départ de la caravane du Festival a été donné par Mohamed Ibrahimi, wali de la région de l'Oriental. Cinq véhicules parcourront le Maroc pour faire connaître le Festival et promouvoir sa programmation.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 28/29 Juin 2008

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