dimanche 29 juin 2008

L'Boulevard s'approche-t-il du cul-de-sac?

L'Boulevard s'approche-t-il du cul-de-sac?

L'expérience s'est accrue au fil des éditions de L'Boulevard pour Momo et Hicham, co-fondateurs de l'évènement. Entre la première et la dixième éditions, beaucoup de données ont changé : de l'amateurisme à l'international. Ce qui a coûté 5000 DH à la FOL (Fédération des Œuvres Laïques) et rassemblé quelques dizaines de supporters en 1999 a vu sa cote grimper, les sponsors affluer, et s'est vu accrocher l'étiquette d'évènement incontournable de la nouvelle scène.

Cependant, à force de gagner en notoriété, l'édition de cette année se devait d'emboîter le pas aux précédentes. Ne peut succéder à Kreator ou Moonspell qu'un Exploited, c'est un point de gagné au niveau de la programmation, un point qui, semble-t-il, a coûté cher au BJM 2008 puisqu'à force de ne jurer que par ces leaders de punk, le public a omis les autres groupes programmés, marocains pour leur écrasante majorité (35 sur 40). L'argument brandi par plus d'un fan est que certains de ces groupes ont été un peu trop consommés cette année. Le cocktail marocain d'anniversaire n'a pas assez séduit.

A force de multiplier les parutions, des Fez City Clan, H-Kayne et Hoba Hoba Spirit se sont retrouvés face à la réticence d'un public gavé, s'attendant aussi à peu de choses des groupes naissants. Les fans de l'électro ne s'y sont pas retrouvés avec un unique DJ Daox que la majorité découvrait pour la première fois.

Pas encore de solution palpable pour les centaines de canettes de bière abandonnées aux alentours du C.O.C et qui attisent la colère du voisinage et le vacarme incessant qui accentue leur mécontentement.

L'Boulevard, dans sa course vers la diversité, s'est vu coller plusieurs stéréotypes. Un souci de plus : L'Boulevard s'est vu traiter de ruche à péchés par les islamistes. A cela s'ajoutent l'argent des sponsors qui ne coule pas à temps ou le désistement de quelques-uns, l'éternel volontariat de l'équipe organisatrice, la rude concurrence que lui impose le Festival de Musiques de Casablanca... L'Boulevard a incubé d'éminentes formations marocaines, saura-t-il aller jusqu'au bout du tunnel ?

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 23 juin 2008

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