dimanche 29 juin 2008

Mawazine - Blues à Ryad

Mawazine - Blues à Ryad

Au fil des soirées, Mawazine gagne de plus en plus de terrain sur les activités quotidiennes du monde rbati. La répartition équitable par genre musical et par artiste, en plus du timing des concerts, a réuni les mélomanes chacun autour de sa scène, mais surtout, a réussi à joindre les indécis et les curieux au rang de fidèles attachés aux lieux de concert qui leurs sont proches. Les concerts se suivent et se ressemblent par leur éblouissement, le nombre d'assistance augmente.

Cette édition, en bon relais de tous les goûts, semble avoir été réfléchie de manière à toucher tous les habitants de Rabat, renversant le stéréotype voulant que le style musical soit intimement lié à la classe sociale. Le constat fut visible mardi soir: des assidus de l'harmonica et fanas du blues aux mères de familles en djellabas accompagnées de leur progéniture, la société miniaturisée était venue s'enquérir de la véracité de la bonne réputation précédant l'arrivée du groupe. Matthew Skoller et sa bande de vétérans sont venus au Maroc avec l'étiquette de l'« avant-garde d'une génération découverte et formée par les célébrités de la scène blues », il fallait en donner la preuve devant quelque trois cents personnes que la scène de Hay Ryad avait du mal à contenir.

Un grand chapeau à Matthew Skoller, actif à l'harmonica et au chant, qui n'oublie pas de saluer chaque tirade acoustique du guitariste Lurrie Bell, et réclamer de chauds applaudissements pour les swings de son claviériste. Leur musique est fondée sur l'harmonica. Leur dernier album, « These kind of blues » est un recueil de sept chansons originales, reflet du titre de l'opus, en plus de reprises des titres de Junior Parker, James Cotton et Jimmy Reed. Matthew Skoller Band pratique un blues qui s'inscrit dans la pure tradition du genre, par l'orchestration basée uniquement sur les instruments de musique sans le concours des ordinateurs ou synthétiseurs.

On a eu le temps aussi d'apprécier un groupe issu de Cologne, en Allemagne, les Schäl Sick Brass Band. Après avoir mis l'assistance devant une variété nouvelle de jazz lundi dernier sur la scène de Qamra, il était prévisible que l'impact laissé allait générer l'intérêt pour la soirée du mardi. Chose constatée de visu puisque avant même leur entrée sur scène, leur style faisait l'objet de débats savants parmi les connaisseurs présents en masse. Les Schäl Sick Brass Band sont les inventeurs de la fanfare jazzistico-ethnique. Le groupe concilie tradition des cuivres, jazz et sonorités orientales.

Le SSBB est un ensemble de cuivres, adepte de mélodies douces et de sons percutants, entre poésie persane chanté par un souffle germanique, la musique turque accompagne les accents venus d'Orient. Ils trouvent aussi des sources d'inspiration à portée de main, puisant dans le bouillonnement culturel dont l'Allemagne est si fière.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 22 mai 2008

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