vendredi 4 juillet 2008

El Jadida Abrite le 1er meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial

El Jadida Abrite le 1er meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial

La ville d'El Jadida a abrité, le 30 juin et le 1er juillet, le premier meeting des villes marocaines classées patrimoine mondial. En collaboration avec la région Doukkala-Abda et l'Association Cité portugaise, cette rencontre était tenue sous le thème "Le classement au patrimoine mondial : reconnaissance et responsabilité".

Elle coïncide avec la commémoration du quatrième anniversaire de l'inscription de la cité portugaise (Mazagan) au patrimoine mondial de l'humanité. Par rapport à l'importance du sujet, cette première édition a connu un taux assez faible de participation (trois sur sept sites manquaient à l'appel, ainsi que plusieurs organismes invités).

Durant deux jours, les intéressés s'étaient donné rendez-vous au siège de la municipalité d'El Jadida. A l'ordre du meeting figuraient l'évaluation des avancées après le classement au patrimoine mondial, ainsi que le partage des expériences d'autres villes marocaines adhérentes au même classement (Marrakech, Fès et Kasbat Ait Ben Haddou).


La rencontre a été inaugurée lundi dernier par le secrétaire général de la préfecture d'El Jadida, le président délégué du conseil communal de la ville, l'ambassadeur du Portugal au Maroc et le représentant de l'UNESCO.

Les différentes interventions ont porté sur le rôle de la conservation dans la valorisation du patrimoine, les différences entre les conventions relatives à la conservation du patrimoine et leur exécution, en passant par l'expérience propre au comité local de la cité portugaise. Les moyens de donner une nouvelle vie au patrimoine et comment l'intégrer dans les stratégies de développement durable.

Selon Bouchaïb Belmoqadem, vice-président de la commune urbaine de la ville hôte, à El Jadida comme pour les autres sites, ce n'est pas pour rien qu'on s'était investi pour adhérer au classement mondial. L'UNESCO exige beaucoup d'efforts d'un site pour le classer. C'est un label qui est en jeu, une distinction qui consacre les efforts de valorisation.

La responsabilité de préservation du label donné incombe à la société civile et l'administration locale, ce qui a été fait par le biais d'un programme annuel de restauration.

Abu Al-Kacem Chebri, directeur du centre du patrimoine marocco-lusitanien, reproche aux intéressés de toujours parler statistiques au niveau de l'ancienne cité portugaise, en omettant de fournir l'effort de communication nécessaire. D'où la nécessité d'une étude scientifique pour quantifier la valeur ajoutée de l'adhésion du quartier au patrimoine mondial.

Les débats furent enrichis par les exposés des autres villes participantes, notamment sur la bonne gestion des revenus des sites historiques. Le professeur Mohamed Benchekroune s'étonnait à cet égard: «Il ne faut pas refuser les dons des mécènes car le budget alloué au patrimoine est très faible. Quand les dons parviennent, au lieu de trouver une étude solide et un montage financier, ils trouvent un vide».

Azzedine Karra, délégué de ministère de la Culture et George Correia, professeur portugais se sont attardés sur les spécificités patrimoniales du quartier portugais, soulignant au passage l'importance des petites actions, parfois plus importantes que les plans serrés et finis. Tout est valable pour attirer le touriste marocain, ciblede choix, qui généralement «ne dépense pas plus de deux heures à El Jadida, et la ville n'en profite pas» s'attriste M. Correia.

Dans une précédente déclaration, Mr. Belmoqadem avait annoncé que dans le cadre de l'accompagnement du grand projet touristique « Mazagan », il existe tout un programme de restauration intéressant tous les bâtiments de la cité portugaise.

La construction est interdite dans la cité portugaise, et les rachats y sont contrôlés. Mesures nécessaires pour El Jadida afin d'honorer son contrat avec l'UNESCO et de préserver son patrimoine. Le comité d'organisation a aussi organisé des visites guidées à Ribat Al-Moudjahidine et au quartier portugais.
A l'issue des réunions, la commune municipale a envoyé une recommandation au ministère de la Culture, afin de reconnaître le site «Ribat Al-Moudjahidine» patrimoine national.

Pour rappel, les fortifications portugaises de Mazagan, qui font aujourd'hui partie de la ville d'El Jadida, à 90 km au sud-ouest de Casablanca, furent édifiées comme colonie fortifiée sur la côte atlantique au début du XVIe siècle.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 3 juillet 2008

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