dimanche 29 juin 2008

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Guitare et Jazz oriental réveillent Chellah

Pour la 13ème fois, le site historique de Chellah se livrait au même exercice difficile : mettre ses vestiges à l'épreuve face au style musical le plus prisé, le plus « culturel ». Chellah accueillait en ouverture de son festival de jazz éponyme deux pointures du jazz européen.

De Belgique, Philip Catherine, avant-gardiste de la scène européenne du jazz depuis les années soixante, étonnera avec une approche unique et un lyrisme émotionnel dans le jeu et le son. Né dans une famille de musiciens, Philip Catherine développe une oreille musicale dès son jeune âge et s'essaie à plusieurs instruments avant d'adopter la guitare dont il devient virtuose. De ses collaborations musicales, on retiendra celle avec Lou Bennett, Billy Brooks, Edgar Bateman et John Lee. Son style et son engagement musical ont été importants et d'une influence incontestable sur le jazz contemporain européen. Des titres comme «Les mythes du Brésil », « Pourquoi » et «Good morning bill » ont démontré jeudi dernier l'étendue de la créativité Philip Catherine. Il était en mesure d'enregistrer, grâce à une pédale, une partie du morceau tout en la jouant, et usant d'une étonnante dextérité, la lancer, enregistrée, pour l'accompagner par la suite, faisant l'effet de deux à trois guitares sur scène. Philip Catherine a présenté depuis le début de l'année un nouveau programme guitare solo où la beauté de ses compositions est encore plus mise en évidence.

En deuxième partie de la soirée, Wolfgan Muthspielle et le chanteur, luthiste, compositeur austro-tunisien Dhafer Youssef. Enraciné dans la tradition soufie, la musique de Dhafer Youssef s'ouvre à d'autres influences. Touchant aussi bien le jazz que l'électro ou la musique soufie, Dhafer Youssef émeut par son approche éminemment poétique. A ses côtés, et fort d'un premier triomphe sur cette même scène il y a quelques années, Wolfgang Muthspiel, dont la carrière de guitariste a pris son envol dans les années 90 aux Etats-Unis avec ses mentors Mick Goodrick et Paat Metheny, qui revient de Vienne avec ce projet unique. Le jeu de ces deux acolytes, accompagnés par l'exceptionnel batteur japonais Satochi Takeichi, n'a pas manqué d'emmener l'auditoire du Chellah dans un univers féerique et spirituel. À ce mélange de cordes et de percussions s'ajouteront les mélodies de la flûte de Said Nouiar dont le jeu empreint de modernité et de tradition donna à cette fin de soirée un air enchanteur.

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