dimanche 29 juin 2008

Le BESM fête son 75ème anniversaire

Le BESM fête son 75ème anniversaire

Sous le signe de la pérennité, le doyen des publications marocaines a soufflé jeudi dernier sa 75ème bougie. Pour l'occasion, ses mentors étaient réunis pour fêter l'évènement au siège de la CDG à Rabat.

Depuis son lancement en 1933, le Bulletin économique et social du Maroc a établi sa notoriété sur la contribution d'une communauté savante consacrée à la publication d'études économiques, sociales et statistiques. Il a fourni à trois générations de lecteurs une documentation précieuse sur le Maroc, et qui plus est une référence dans le pays et à l'étranger. Consécration double car 24h avant l'évènement, Abdelkébir Khatibi, directeur de la rédaction du BESM, a reçu le « Prix international pour l'Europe et la Méditerranée » pour la littérature, prix offert par la ville et la région de Rome.

Lors des interventions, la fierté du travail accompli et l'optimisme présidaient en force. M. Khatibi, récemment grand prix de littérature décerné par « la Société des gens de lettres » de Paris en plus de sa consécration à Rome, a cité Paul Pascon, Lîmani Abdellatif, Nasser Fassi Fihri, Mohammed Lahbabi et autres noms émérites parmi la première génération de la rédaction du BESM. Fathallah Ouallalou, de la deuxième génération ayant pris le bateau de la publication alors qu'il était président de l'UNEM, rappela les sujets d'envergure auxquels s'attaquait le bulletin, et son rôle proéminent dans la genèse de l'économie coloniale. Avec la parution de son 100ème numéro en 1963, il constituait une référence incontournable en l'absence de professeurs chercheurs dans les facultés.

Dans ces années où l'accès à la vie politique était interdit dans le pays, Fathallah Ouallalou fit son entrée au BESM en s'attaquant à la marocanisation, sujet-phare de l'année 1963. Ce « socle de l'information et de la communication entre chercheurs », selon Taïeb Ben Cheikh, doit être plus médiatisé et se faire connaître du grand public. Alors qu'il commençait comme assistant de rédaction au bulletin, « les index des thèses de l'époque étaient massivement tamponnés du BESM comme référence », souligne M. Noureddine El Aoufi, économiste et professeur d'université. La majorité des étudiants s'inspiraient de la démarchie suivie dans la rédaction des articles du bulletin. Un rebond du BESM accompagnera le retour à la publication des thèses de doctorat, système récemment adopté, en l'absence d'une réelle communauté scientifique dans les sciences humaines et sociales. Abdellah Herzenni délivra les clefs de la pérennité de l'ouvrage : Qualité des analyses, pluridisciplinarité et libéralisme ou prise de parole responsable. « Pour une publication qui s'est détachée de la tradition orale de l'époque, la pérenniser est une responsabilité collective ». Mohammed Khachani lançait par ses mots la balle dans les camps des générations futures. Le BESM a connu plusieurs reprises après diverses interruptions qui n'ont guère altéré la qualité et la réputation de la publication. D'ailleurs et pour son 75ème anniversaire, elle renaît après quatre années d'inactivité.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 24 juin 2008

Libellés :

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil