dimanche 29 juin 2008

Mawazine: Jazz et Reggae vous saluent

Mawazine: Jazz et Reggae vous saluent

Ni la nuit, ni le froid, pas même l'éloignement de la scène Bouregreg, n'ont empêché vendredi dernier les centaines de personnes, tous âges confondus, de décaler leurs priorités et de venir assister en ouverture de Mawazine, à l'une des plus magiques prestations de Jazz.

Sans exagération, le concert de George Benson est un véritable tournant dans l'histoire de ce festival, qui accueille pour la première fois une si prestigieuse tête d'affiche. George éclaira, réchauffa et rapprocha les Marocains entre eux par des morceaux qui avaient bercé leur jeunesse. A 65 ans, l'artiste foule pour la première fois le sol marocain, concrétisant les rêves des fans, tous munis de caméras, appareils photos et magnétophones pour immortaliser le moment. La légende du Jazz-Funk est née en 1943 à Pittsburg en Pennsylvanie. Dès 8 ans il commença à jouer dans des clubs. C'est dans les années 60 que sa carrière se dessina, avec un style populaire et raffiné, mâtiné de soul, de groove et de funk. «Breezin», «In Flight», ses albums de la moitié des années 70 ont fait de lui un incontournable. Il n'a pas manqué de rappeler aux Marocains ses années de gloire avec «give me the night» La nuit était sienne. Même la pluie, invitée surprise de cette fin de soirée, n'as pas réussi à déloger l'assistance avant le riff final.

Le lendemain, la scène de Qamra, nouveauté du festival, accueillait pour sa première soirée un autre calibre lourd, icône du reggae, et fils du fondateur du mouvement. Ziggy Marley, de son vrai nom David Marley, «heureux d'être en Afrique» lors de la conférence de presse matinale. Il ne s'est pas ménagé devant un espace archi-comble. Deux heures de musique engagée, entre ses propres chansons et les morceaux anthologiques du père, Ziggy a offert le parfait concert. L'enfant terrible du reggae est né en 1968 à Kingtson, en Jamaïque. Il est le fils aîné de Bob Marley. C'est à 17 ans qu'il sort son premier album «play the gameright» en compagnie des Melody Makers dans laquelle jouent ses frères et soeurs. Cinq albums s'en suivirent: «Hey World», «Conscious Party», «One Bright Day», «Jahmeyka» et «Joy and Blues». Parallèlement, Ziggy monte le "Ghetto Youth United", sa formation actuelle avec laquelle il a remporté le Grammy award du meilleur album reggae avec «Love is my Religion», dont les pistes ont ravivé la nostalgie des Marocains aux beaux jours du reggae.

Ceux qui ont fait le déplacement de Casablanca, Marrakech, Fès ou encore Tanger en ont eu pour leurs attentes, et quoi de plus si on écoute «No Woman No Cry» et «Redemption Song» de la bouche même du fils, la même voix que le père. Tee shirts, étendards, banderoles, tout était imprégné du vert, rouge et jaune même que dans un élan d'enthousiasme, un spectateur alluma une bombe fumigène rouge. Bob Marley n'était pas loin, présent dans les esprits. Ziggy est resté fidèle à son père sur plusieurs points, ce n'est pas pour autant qu'il en est la copie conforme. Il s'est frayé son chemin avec un style propre, une touche distincte, un engagement sans faille, sur la route de l'immortalité. Entrée en force de cette 7ème édition de Mawazine. Chacune des neuf scènes s'est spécialisée dans un ou plusieurs styles musicaux pour faciliter la charge aux adeptes. Une nuance de Jazz et de Tsigane empreintle programme de cette année. Al Di Meola, Dee Dee Bridgewater, Goran Bregovic, Juanès, Whitney Houston, l'édition a rempli ses engagements sur le plan de la programmation. C'est au tour du public de remplir les siens: profiter au maximum de la bonne musique.

Iliasse El Mesnaoui - Libération du 19 mai 2008

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